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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 02:48


 

A la demande générale (au nombre de 1) , je vais faire un bilan de notre passage au Cambodge.

 

1 - On pensait que ce serait un pays difficile, on avait donc prévu de n’y passer que 2 semaines.

 

2 - C’est un pays difficile, mais on aurait voulu y rester plus longtemps.

 

3 -  On est bien conscient que l’on est resté que dans les « bulles » touristiques que sont Siem Reap et Phnom Pen.

 

4 - On voudrait y retourner pour s’aventurer plus loin dans les campagnes.

 

5 - L’horreur du génocide.

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6 - Pourquoi ?

 

7 - Plein de questions qui restent à jamais sans réponses.

 

8 - On a été très touché par ce peuple et son histoire.

 

9 - On a été très admiratif de leur courage pour se reconstruire.

 

10 - C’est LE pays du sourire. 

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11 - La moyenne d’âge au Cambodge est de 22 ans (...)

 

12 - Les temples d’Angkor restent pour nous les plus beaux monuments du monde.

 

13 - Les temples dévorés par la  nature sont les plus mystérieux.

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1 4 - Notre hôtel à Siem Reap est le meilleurs de tout notre voyage, avec un excellent rapport qualité /prix.

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15 – Il y a plein d’asso qui oeuvrent à la reconstruction. On a eu à faire à « Childsafe », qui sort les enfants le la rue et leur apprend un métier en relation avec l’hôtellerie et la restauration. Il y en a plein d’autres mais on n’a pas suffisamment creusé le sujet pour les conseiller.

 

16 – Certainement le pays qui marquera le plus notre voyage.

 

  

 

 

 

 


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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 12:56

... c’est que le début d’accord, d’accord.

 

Après quelques jours à Phnom Penh, où nous avons pu (malgré tout) apprécier quelques monuments fabuleux tels que la Pagode d’argent

 

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avec son sol fait de dallettes d’argent (environ 350 m² quand même), son Bouddha de 70 kg d’or incrusté de 2030 (!) diamants, et tous ses ornements de petits Bouddhas d’or et d’argent (la pagode doit receler l’équivalent du PIB du Cambodge), nous prenons la route de Siem Reap au Nord-Ouest du pays, porte d’entrée des prestigieux temples d’Angkor.


Fatigués par notre périple en Asie du Sud-Est et par les récentes émotions, nous nous choisissons un havre de paix pour reprendre des forces. Notre choix se porte sur l’Angkor Spirit Palace, un hôtel sis dans un bâtiment de style khmer avec jardin exubérant et superbe piscine, l’idéal pour supporter les après-midi à 38°C.

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En plus, il est dans notre budget ; bref, le genre d’hôtel que nous n’espérions plus trouver dans notre voyage. Du coup, au lieu des 5 jours initialement prévus, nous y passerons 8 jours.

Nous commençons par célébrer l’anniversaire de Paul qui fête ses 7 ans ; quand on lui dit qu’il rentre dans l’âge de raison, il nous répond : « ah bon, j’aurai toujours raison !! ».

 

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Il est temps de s’attaquer au gros morceau de notre séjour, la visite des temples. L’organisation des visites est simple : comme il y a une vingtaine de temples assez éloignés les uns des autres, il faut prendre un tuk-tuk (ou une voiture ou un bus) qui vous trimballe de site en site, et vous découvrez ces richesses par vous-même ou avec un guide s’il vous reste une place pour l’emmener avec vous. Nous négocions avec le service de tuk-tuks de l’hôtel. Dans un premier temps, ceux-ci n’en démordent pas : pour 5, il faut 2 tuk-tuks (donc double tarif), sinon la police vous arrête nous disent-ils sans rire (par contre à 5 sur un scooter, ça a l’air autorisé parce qu’on en a vu plein). Nous ça nous fait sourire, et quand on leur dit qu’on va prendre un tuk-tuk « d’en ville », subitement, on a droit de prendre un seul tuk-tuk, et en plus, on a un rabais sur le prix.

Nous avons aussi le choix entre un forfait 1 jour, 3 jours ou 1 semaine. Nous hésitons entre 3 jours et 1 semaine, mais optons finalement pour 3 jours, pensant que les enfants auront largement leur compte de vieilles pierres au bout de 3 jours (et l’avenir nous montrera à quel point nous avons eu raison !).

Nous démarrons le premier jour par le "petit circuit" et demandons au chauffeur de tuk-tuk de le faire à l’envers, histoire de ne pas suivre la foule toute la matinée (faut bien que 9 mois de voyage commencent à nous donner des réflexes intelligents !).

Sans rentrer dans des détails historiques et architecturaux que je ne maîtrise pas, sachez simplement que ces temples ont été construits du 10e au 14e siècle (soit 5 siècles plus tôt que Macchu Picchu pour les plus anciens) et qu’ils reflètent la puissance du peuple Khmer en pleine apogée pendant 5 siècles. La beauté des monuments vient à la fois de l’impression de force et d’équilibre architectural qu’ils dégagent et de la richesse des détails de réalisations (bas-reliefs, ornements des linteaux, des voussures chères à M De Vesins...).

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Le petit cicuit nous permet de découvrir Prat Kravan,

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Bandeay Kdei et ses escaliers si raides,

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Ta Prohm, un des plus célèbres avec les racines des fromagers qui mangent littéralement les épaissent murailles,

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puis nous passons par Angkor Thom, cité très importante, regroupant la terrasse des éléphants, le Palais Royal, le Baphuon et son gigantesque Bouddha couché

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et le Bayon, envoûtant avec les 4 visages sur chaque tour (il y en a 54 des tours !).

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Le lendemain, nous arpentons le « grand circuit » où nous commençons par la perle des temples d’Angkor : Angkor Vat, le temple que l’on voit sur toutes les cartes postales.

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Nous repassons par le Bayon (notre préféré), puis continuons par Preah Khan, Neak Pean, et Ta Som.

Enfin, le dernier jour, nous irons au temple un peu plus lointain de Banteay Srey,

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puis Banteay Samre, pour finir par le Mebon Oriental.

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Louis et Paul envoient le bonjour à MM Salagoïty, Grenet, Afflelou et Laporte...


On (« on » n’inclut pas les enfants) ne se sera pas lassé de tous ces temples, tant ils sont tous magnifiques et surtout très différents les uns des autres. Dommage que les khmers rouges (encore eux) aient saccagé quasiment toutes les statues de Bouddha dans les temples.

 

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Le reste de notre séjour consistera simplement à se reposer, faire l’école, profiter de la piscine et trouver quelques restaurants parmi les meilleurs de notre voyage. La cuisine cambodgienne est vraiment excellente et d’une finesse exceptionnelle.

 

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Nous voilà dans les meilleures disposition pour attaquer les vacances à Bali !!

 

Oup's, j'allais oublier : au Cambodge, ils fument des cigarettes Alain Delon !

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 18:07

Je préfère vous prévenir tout de suite, si vous n’avez pas le moral, si vous êtes d’humeur chagrine, passez votre chemin, ce n’est pas cet article qui vous remontera le moral.

Je suis en colère. Contre l’humanité, ou plutôt contre l’inhumanité. Contre la folie furieuse de quelques illuminés, et contre la passivité avec laquelle les peuples se laissent faire.

J’ai visité avec Carole (on n’a pas voulu y emmener les enfants) la prison S21 (appelée aussi Tuol Sleng) à Phnom Penh, la prison « modèle » du Kampuchea Démocratique, la boucherie Khmer Rouge où des dizaines de milliers de Cambodgiens innocents ont été torturés puis exécutés. Dire qu’on en est sorti bouleversés est un doux euphémisme.

 

Petit rappel historique bref et ultra-simplifié. 1970, guerre froide, les USA sont embourbés aux côtés de leurs alliés Sud-Vietnamiens dans leur guerre contre les viet-congs et les Nord-Vietnamiens communistes d’Ho-Chi-Min. Le Cambodge, par la voix du prince Sihanouk, adopte une position de neutralité dans le conflit. Problème, les nord-vietnamiens passent clandestinement par le Cambodge pour aller canarder les américains. Ces derniers manoeuvrent pour faire évincer Sihanouk par son premier ministre pro-américain Lon Nol. Sihanouk, en exil en Chine, vert de rage et assoiffé de vengeance exhorte son peuple à se soulever contre le nouveau gouvernement en s’appuyant sur un groupuscule activiste embryonnaire : les khmers rouges, à qui il donne une légitimité inespérée. Dans le même temps, Lon Nol autorise l’armée américaine à bombarder les vietcongs cachés dans son pays ; les B52 feront des dizaines de milliers de victimes parmi les paysans cambodgiens qui à partir de ce moment-là rejoindront massivement les rangs des khmers rouges. La guerre civile peut alors commencer, pour aboutir 5 ans plus tard à la prise de pouvoir de la bande à Pol Pot, qui donnera lieu pendant près de 3 ans à une des tyrannies les plus sanguinaires de l’Histoire où près d’un million et demi de Cambodgiens (sur 7 millions) seront exécutés. (cliquez si vous voulez plus de précisions sur la guerre civile, ou le génocide)

 

Le centre de torture de Tuol Sleng se situe dans un ancien lycée (notez au passage l’ironie des tyrans de situer l’emblème de l’obscurantisme le plus sanglant dans un édifice bâti pour l’enseignement et l’éveil). Un petit panneau au début de la visite vous arrache un petit sourire, ce sera le dernier.

 

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Le premier bâtiment auquel nous accédons est celui dévolu aux tortures. Pas de photos gores, simplement le lit d’époque, avec une chaîne, dans une grande salle de classe vide. Une dizaine de salles se succèdent au rez-de-chaussée, autant à l’étage, toutes sur le même modèle. Quelques explications, mais pas trop. Pas besoin. Les gorges se nouent. Impossible de parler.

 

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On rejoint un second bâtiment, en passant devant la potence. La potence n’était pas utilisée pour pendre les prisonniers, simplement pour les torturer (bras attachés derrière le dos et soulevés jusqu’à perte de connaissance). Le second bâtiment expose les photos de centaines de prisonniers,

 

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la plupart prises à l’arrivée des prisonniers ; il y en a quelques-unes de cadavres mutilés. Et puis au détour d’une salle, impossible de retenir un sanglot. Il y a des photos d’enfants-prisonniers.

 

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Certains sont à peine plus vieux que Paul. Ils ont été interrogés, torturés, exécutés. Pour quel crime ? espionnage ? attitude anti-révolutionnaire ? On nage en pleine démence. Comment des hommes ont-ils pu donner l’ordre d’arrêter ces enfants ? Comment des hommes ont-ils pu torturer ces enfants ? C’est ça qui m’a mis en colère.

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Et puis, si on réfléchit 2 secondes à la manière dont Pol Pot et ses 5 potes sont arrivés au pouvoir (et oui, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, ils n’étaient que 6 à tenir le pays d’un poigne de silice), on se rend compte qu’il a fallu pas mal d’erreurs de jugements des dirigeants de l’époque pour en arriver là. Si Sihanouk n’avait pas donné une « respectabilité » aux Khmers rouges, si Lon Nol n’avait pas renversé Sihanouk, si les américaines n’avaient pas bombardé le Cambodge (de toute manière, la guerre, ils l’ont quand même perdue), si... (ouais, je sais, vous vous dites, si ma tante en avait...).

Ce que je veux dire, c’est que les actes politiques ont toujours des conséquences souvent inattendues et parfois terribles, que les conseilleurs (les pays étrangers, occidentaux en particulier) ne sont jamais les payeurs, et que ce sont bien les populations locales qui au final paient l’addition. C’est la réflexion que je me faisais au sortir de S21 quand j’ai vu l’intervention de certains en Libye. L’histoire nous dira si nous avons aidé à la mise en place d’un régime meilleur ou pire que celui de Kadhafi, mais ce qui est sûr, c’est que ce sont les Libyens qui en subiront les conséquences.


Mais je m’égare, je veux me recentrer sur ma colère. Car j’ai un autre motif de colère. Il a toujours un lien avec les enfants, et avec les Khmers rouges. Depuis que nous sommes au Cambodge, nous sommes confrontés à la mendicité d’hommes, de femmes et d’enfants estropiés, mal-formés, mutilé, aveugles, brûlés... Conséquence des mines anti-personnel qui ont été disséminées dans les rizières et qui font encore 2 victimes par jour, conséquences aussi des bombardements chimiques effectués par les américains pendant la guerre.

Nous sommes habitués depuis l’Amérique du Sud (depuis la France devrais-je dire) à voir des enfants faire la manche et on n’a jamais aimé ça. C’est une constante à peu près partout dans le monde (sauf peut-être au Chili, en Australie et en Nouvelle-Zélande). Mais, là, c’est dur.

J’ai longuement hésité à les photographier ou non. Témoignage ou voyeurisme. J’ai décidé de ne pas le faire d’abord, en toute franchise, parce que je n’étais pas prêt à affronter leur regard devant l’objectif, et ensuite, parce que renseignement pris auprès d’une association, cela pouvait être très traumatisant pour eux.

Si je ne vous les montre pas, je vais quand même vous les décrire, parce qu’ils font partie de la réalité du Cambodge au même titre que les temples d’Angkor, que la culture du riz ou que la gentillesse des Cambodgiens.

Nous avons d’abord croisé un jeune garçon de 12 ans, mal formé, avec des bras longs d’une vingtaine de centimètres et deux espèces de doigts au bout de l’un d’eux, puis une petite fille de 6 ans, qui marchait sur ses mains car elle n’avait pas de jambes, un homme que nous avons immédiatement surnommé Elephant Man parce qu’il avait une protubérance sur le crâne qui retombait sur un côté de sa tête à la manière d’un béret de milicien, une personne (difficile de savoir si c’est un homme ou une femme), le visage détruit, brûlé au vitriol, plus tous ceux et toutes celles à qui il manque une main, un bras, une jambe, emportés par une mine.

Si je suis en colère, ce n’est pas parce qu’ils existent, mais parce qu’ils sont obligés de faire la manche pour survivre. Certes le Cambodge est un pays pauvre, mais les temples, les palais y sont entretenus à grands frais, aidés par l’UNESCO. Voilà un organisme de l’ONU qui a les moyens de mener à bien ses missions. Tous les sites majeurs dans le monde sont soutenus par l’UNESCO qui leur permet d’être conservés et  présentés dans les meilleures conditions. Le FMI, aussi, qui injecte du liquide pour éteindre les incendies financiers qui menacent les pays autour du globe, ainsi que l’OMC.

Mais que fait l’UNICEF ? Cet organisme manque-t-il de moyens, où est-il dirigé par des incapables ? ou les deux ? Pourquoi l’UNICEF n’arrive pas à faire avec l’enfance en péril ce que l’UNESCO fait avec le patrimoine en péril ? Les enfants sont-ils condamnés à ne recevoir d’aide que d’associations dont la motivation et la compétence n’ont d’égales que la difficulté à trouver des ressources ? En tout cas, moi, ça me rend malade de voir ces gosses, en plus en si mauvais état, dans la rue ; mais comme souvent, comme beaucoup, je n’ai aucune ébauche de solution à apporter, simplement mon témoignage.

 

Promis, notre prochain article sera plus léger.

 

PS : pendant ce temps-là, en France, le FN cartonne...

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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 15:41

 Le Vietnam, soit on adore, soit on déteste... Ce n’est pas mon cas, mon sentiment est beaucoup plus partagé.

 


Petit florilège des choses que j’ai aimées, et de celles que j’ai détestées :

     -         Il fait très froid au nord 

  -         On cuit au sud

     -         J’ai adoré les villes, quoiqu’on ait pu m’en dire.

     -         J’ai détesté les klaxons incessants.

 -         J’ai adoré la gastronomie à Hoï An

 -         J’ai détesté qu’au pays du nuoc nam, on nous serve (souvent) les nems avec du ketchup.

- J'ai détesté les étals de viande (beurk à devenir végétarien)

 -         J’ai détesté le non-sourire permanent des Vietnamens, d’accord ils ont une histoire compliquée, mais quand même. Ils ne rient que quand ils se moquent de quelqu’un.

 -         Ils ne pensent qu’à eux, tout ce qui est autour les indiffère, ils passent au feu rouge et si vous avez le malheur d’avoir traversé, ils klaxonnent ! (ben oui, faut être débile aussi, de penser que quand le petit bonhomme est vert, c’est à vous sans risque !)

 -         Et tout à coup quand la pression se fait trop forte, que vous avez envie de tous les envoyer paître, surgit la personne la plus serviable, aimable, désintéressée...

 -         J’ai adoré les paysages (rizière, montagne, plage...)

 -         J’ai détesté qu’on nous regarde comme des extra-terrestres (à Dien Bien Phu, où les touristes ne restent habituellement qu’une nuit, les gens changeaient de place à table pour venir nous regarder manger... Mathilde a adorée !!!!!).

 -         J’ai détesté la lenteur des transports. 400 km en 8 heures, c’est pas une vie !

 -         Le positif, c’est qu’on a bien pu s’imprégner des paysages !

  -         J’ai adoré pouvoir faire faire des fringues et des chaussures en 24-48 heures pour 3 fois rien.

 -         J’ai adoré retrouver des routes dignes de ce nom (enfin surtout au centre et au sud, parce que le nord est quand même sinistré...)

 -         J’ai détesté que facebook soit censuré.

  -         J’ai adoré que du coup, ce soit un argument commercial pour les hôtels qui en proposent l’accès, affiché en capitales d’imprimeries sur leur devanture !

 -         J’ai détesté les raclements de gorge  et les crachats permanents (j’ai senti là que ça allait être très très dur en Chine...).

 

Bref, après un peu plus de 3 semaines au Vietnam, je ne sais pas dire si j’aime ou pas. C’est la première fois du voyage où j’ai un sentiment si partagé. Il faut peut-être du temps pour digérer tout ça et sûrement qu’au retour on n’en gardera que le positif.

 

 

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 11:23

On nous avait souvent parlé de Hanoï comme d’une ville folle. On n’a pas été déçu ! Des milliers de scooters déferlant sur les avenues à vive allure, klaxonnant sans arrêt (le klaxon est au Vietnam, ce que le rouge et blanc est aux fêtes de Bayonne, si tu klaxonnes pas, c’est pas normal), très peu de feux de signalisation (qui quand ils sont là sont juste informatifs : tu crois que tu peux traverser en sécurité, mais en fait non...).

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Traverser les rues devient un exercice de haute voltige, comment passer à travers cette horde en furie ? Contrairement à toute attente il suffit d’avancer doucement, en regardant de tous les côtés à la fois, et miracle on atteint l’autre trottoir sans encombre ! Une fois sur le trottoir c’est pas gagné pour autant, car ce sont plutôt de gigantesques parkings à scooters, où il faut parfois se contorsionner pour passer entre 2. On fait de l’exercice et à nous la taille de guêpe ! On a néanmoins bien aimé Hanoï et son ambiance survoltée de ville qui ne semble jamais dormir. Son vieux quartier et ses ruelles dédiées aux métiers : rue de la soie, rue des paniers en osier, rue des ustensiles de cuisine... On est aussi allé voir le fameux spectacle de marionnettes sur l’eau. Véritable institution Hanoïenne, il s’agit de marionnettes actionnées par des marionnettistes (sans blague !) cachés derrière un paravent en bambou et ayant de l’eau jusqu’à la taille. Le spectacle est accompagné de chants traditionnels et de percussions. C’était pas mal, surtout pour la performance des marionnettistes (les spectacles s’enchaînent toutes les heures, il y a plusieurs représentations par jour et ils bossent dans l’eau toute la journée !), Paul a adoré, moi par contre pour un spectacle qui fait des shows un peu partout dans le monde, j’ai trouvé ça moyen, ça vaut certains spectacles que j’ai vu jouer pour les écoles. Nous avons profité de notre passage à Hanoï pour aller visiter la baie d’Ha long (et pas Along comme je le croyais.).

 

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On n’y était pas à la meilleure saison pour s’émerveiller des pics rocheux qui émergent de l’eau couleur émeraude, pour ça il faut venir en juillet-août. Nous en mars on a eu droit à beaucoup de brume, un peu de pluie et du froid, mais ça en vaut quand même la peine. A cette saison, la baie s’habille de mystère et la brume rajoute à la magie du lieu.


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Nous étions 8 dans un bateau top luxe, repas gargantuesques, chambre très confortable, équipage aux petits soins, tout était parfait.

 

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Au moment du repas on avait tous en tête l’accident survenu quelques semaines auparavant et notre guide nous a raconté ce qu’il s’était passé. Une erreur humaine, causée par le surmenage. Un bateau offrant des croisières très (trop ?) peu chères, 5 membres d’équipages pour 21 passagers, beaucoup de travail pour le staff...et l’oubli d’une procédure pourtant vitale.

Le tourisme de masse est une plaie, il se fait au détriment de l’écologie, des populations et aussi des touristes... La baie d’Ha long est pourtant un endroit vraiment magique, on y reviendra en été, certainement dans d’autres conditions.

Après Hanoï direction Hué. 550 km pour 14 heures de bus (non, non, ce n’est pas une coquille ! ça vous laisse imaginer les vitesses auxquelles on roule au Vietnam...). Pour ce trajet, on a pris l’option « sleeping bus » ou bus couchette.

 

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En Anglais, « to sleep » ça veut dire dormir (ouah z ‘avez vu comment j’suis bilingue !). En fait la notion de dormir est très subjective . En fait c’est bien des couchettes, (on est complètement allongé, les jambes coincées dans un baquet comme pour les formules 1), le problème c’est la taille... Pour ceux qui ne me connaissent pas, mon gabarit s’apparente plus à celui de Mimi Matthy qu’à celui d’Adrianna Karembeu, abonnée aux blagues à 2 balles « t’as grandi sous une armoire » et autres joyeusetés. J’exagère à peine, je mesure 1m61 ½ (j’ai triché sur mon passeport et mis 1m62...). Tout ça pour dire que dans ces « couchettes » je suis trop grande ! Je n’aurais jamais cru que ça puisse m’arriver un jour ! Toute la nuit j’ai essayé de trouver une position moins inconfortable (notez que j’ai pas dit « confortable »). Autre difficulté pour trouver le sommeil, l’omniprésence du klaxon... Un pauvre pinpin qui traverse à 100 m, klaxon. Un scooter qui passe sur l’autre rue, Klaxon. J’arrive sur un carrefour, klaxon.... Le jour, ok, je veux bien accepter ! Mais la nuit, ça va bien là, maintenant, si tu reklaxonnes j’te bute !

Pour parfaire le tableau, la lumière du bus qui semble s’allumer pour rien, plusieurs fois par nuit... Paf en pleine poire ! Tiens c’est dommage j’avais enfin réussi à fermer un œil ! J’ai trouvé 2 explications à cet allumage intempestif, soit c’est un système hyper sophistiqué qui réveille le chauffeur dès qu’il pique du nez. Soit c’est pour éviter que les passagers ne perdent une jambe en restant endormi trop longtemps et en s’ankylosant... Là tout de suite je ne sais pas ce que je préfère. On a quand même fini par arriver à Hué.

Hué je ne sais pas trop quoi en dire. Ça semble très beau, c’est l’ancienne capitale de l’empire et architecturalement il y a quelques bâtiments intéressants.

 

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Moi je n’ai pas vu grand-chose, on y est resté que 2 jours et je suis restée garder Paul, hyper fatigué (et donc HYPER pénible) qui a fait la sieste.

On quitte Hué pour Hoï an, 2OOkm en 4h30...no comment. Cette fois on fait le voyage de jour. Oh encore un bus couchette ! Ils ne voyagent donc jamais assis ici ??? Toujours aussi inconfortable, toujours aussi bruyant, sauf qu’en plus on s’arrête régulièrement prendre des passagers. On s’arrête aussi pour manger, goûter, faire pipi... c’est loooong ! Puis on arrive à Hoï an. Et je dois dire que c’est LA ville qui me réconcilie avec le Vietnam ! C’est une cité commerciale orientale du Moyen-Âge, particulièrement bien préservée.

 

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De jolies maisons en bois, des ateliers d’artisanat, le pont couvert japonais et surtout des milliers de lampions allumés tous les soirs donnent à la ville une atmosphère de plénitude, de zénitude.

 

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Là, maintenant, tout de suite, je suis même contente d’être en tour du monde et ça fait quelques temps que ça ne m’était pas arrivé ! (et c’est même pas parce que je viens de me faire faire des bottes en cuir (best quality qu’elle a dit la vendeuse) sur mesure pour le prix d’une paire de shoes basique chez e...ram ;-)). Bref c’est vraiment notre coup de cœur du Vietnam, à ne louper sous aucun prétexte ! On y a aussi (enfin) trouvé la gastronomie Vietnamienne telle qu’on la rêvait, les phô (prononcez feu), sorte de soupe avec des nouilles de riz, du poulet, du bœuf ou des légumes, plus ou moins goûteux, plus ou moins épicés, c’est ici que l’on a mangé les meilleurs.

 

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(comme vous pouvez le constater, ce n'est pas hyper pratique à manger ;-))

 

Ce soir je viens de faire la découverte des « white rose », raviole de riz cuite à la vapeur, avec à l’intérieur une crevette et je sais pas quoi de frit sur le dessus, j’ai pas trouvé. C'est une des spécialités d'Hoï An, apparement seule une famille connaît la recette exacte (tous les restau en proposent pourtant). Un pur délice ! Si quelqu’un a la recette je suis preneuse. C’est fin, c’est goûteux, c’est léger. Humm... (par contre pas de photo, car  à chaque fois j'avais fini mon plat avant d'y penser !).

Comme quoi, il ya des endroits magiques, partout ...

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 15:46

Episode 4 : Dien Bien Phu – Sapa

Arrivés fourbus à Dien Bien Phu, nous décidons de ne pas enchaîner avec un nouveau déplacement dès le lendemain à l’aube et d’en profiter pour visiter ce site ô combien historique.

Petit résumé de ce qui s’est passé ici en 1954 : les Français, soumis à une lutte des Viet-Minhs désireux d’obtenir l’indépendance du Vietnam, choisissent de concentrer leurs forces à Dien Bien Phu, sur la route stratégique vers le Laos, pour obliger leurs ennemis à venir y déclencher l’ultime assaut décisif. Tout s’est passé comme prévu, à la nuance près qu’au lieu d’être décisif pour nous, l’ultime assaut a été décisif pour l’indépendance du pays.

Pourquoi avoir choisi Dien Bien Phu ?

Ce qui frappe quand on y arrive, c’est que la ville est au centre d’une cuvette entourée de montagnes, d’où les Viet-Minhs pouvaient à loisir observer, voire canarder les positions françaises ; on imagine bien, sans être un génie de l’art militaire, que c’était perdu d’avance.

Mais ce qui est remarquable aussi, c’est que c’est le seul endroit à 1000 km à la ronde à être à peu près plat, ce qui présentait l’avantage de positionner le champ de bataille sur un terrain praticable et d’éviter d’avoir à lutter dans le maquis montagneux où cela aurait été perdu d’avance (demandez aux Américains...).

Donc, entre 2 options perdues d’avance, on a choisi celle... perdue d’avance (après avoir écarté quelques années plus tôt la solution négociée).

Et donc, on a pris une taule.

Du coup, on s’attendait à voir plein de sites ou de monuments style Omaha Beach chez nous, et donc quelques infrastructures touristiques.

Mais non, rien. Oh, si bien sûr, il y a bien le musée de la Victoire, la statue de la Victoire (édifiée en 1994 dans un style très Brejnievien)

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et quelques guesthouses, mais c’est à peu près tout. Difficile de trouver un restaurant autre que la gargote de rue, et quand on s’y arrêtait (fallait bien qu’on mange), tous les client se levaient et s’approchaient pour nous regarder manger (Mathilde adorait ça).

Ceci dit, quand on voit la forme de leur pylônes de télétransmission, on se dit que quelque part, ils regrettent un peu les Français...

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Après ces 2 nuits à DBP, nous partons vers Sapa.

 

Vendredi, 6 heures du mat. Nous arrivons au terminal de bus. Un rabatteur nous conduit vers un mini-bus, charge nos bagages, et 5 minutes plus tard le bus démarre ; et en plus, il n’est même pas plein. Ouaouh, ça nous change ! Vivent les infrastructures vietnamiennes ! Ça c’est du pays développé ! Même les routes sont en bon état. Le hic, quand les routes sont en bon état, c’est que les bus roulent plus vite, et du coup, les virages s’enchaînent plus vite. Il nous faut donc beaucoup de concentration pour garder nos estomacs accrochés. D’ailleurs, notre voisine de derrière supporte pas et vomit dans son casque (comme quoi c’est toujours utile d’avoir un casque de moto sur soi). Heureusement, on est arrêté pendant près d’une heure parce que des pelleteuses sont affairées à déblayer la route suite à un éboulement sur la chaussée. Ça nous permet de récupérer et à notre voisine de derrière de rincer son casque. Nous repartons, et alors qu’il n’y a que 4 places de libres dans le bus, le chauffeur s’arrête et embarque 10 djeun’s qui s’entassent comme ils peuvent (ouais, mais c’est pas grave, ils sont djeuns). Pendant ce temps la voisine de derrière se racle la gorge et crache par la fenêtre pour essayer d’évacuer le bout de nouille qui est allé se coincer dans ses sinus, au grand désespoir de Carole. Dehors, les payages sont toujours sublimes, et là aussi, nous traversons des villages tout droit sortis su siècle dernier.

Nous finissons par arriver à Sapa, et là, c’est l’enchantement.

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D’abord, parce que nous nous offrons un hôtel de luxe pour récupérer (65 dollars la nuit pour 5, ptit déj, douche avec rideau et eau chaude inclus...), et ensuite parce que les environs de Sapa sont d’une beauté à couper le souffle. Les rizières en terrasses sur les flancs des collines nous rappellent les Andes.

Les ethnies débarquent en ville pour vendre aux touristes leur artisanat, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles mettent du cœur à l’ouvrage.

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On passe 3 jours très agréables à Sapa, à nous balader au milieu des gens et des villages,

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ce qui nous permet de bien nous remettre de ce périple qui, je dois bien l’avouer, fut bien plus éprouvant que je n’avais imaginé.

 

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27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 16:34

...ou comment faire en 4 jours en bus sur des routes qui n’existent pas ce qui pourrait prendre une heure et demie en avion.

 

Episode I : Luang Prabang – Oudom Xai, la grande illusion

Samedi 8 h du mat, nous attendons dans la guesthouse le mini-van qui doit nous emmener en 5 heures dans la petite ville d’Oudom-Xai, première étape de notre traversée du Nord-Laos jusqu’à la frontière vietnamienne puis jusqu’à Sapa, via Muang Khua au Laos et la célèbre Dien Bien Phu au vietnam. Le mini-van arrive à peu près à l’heure. Il a 8 places et 3 personnes y ont déjà pris place ; avec nous 5, le compte est bon, sauf que 2 personnes nous rejoignent quelques minutes plus tard. Avec les bagages, on est carrément serrés, mais le chauffeur nous rassure en nous disant que dans 5 minutes on change de mini-bus et effectivement 5 minutes après on arrive au terminal de bus où nous nous faisons alpaguer par plusieurs chauffeurs (vous ai-je préciser qu’à ce stade, je n’ai aucun billet alors que j’ai payé le voyage la veille à la guest-house ? je commence à me demander si je ne me suis pas fait avoir et s’il ne va pas me falloir repayer le trajet) On prend donc place dans un minibus climatisé et presque neuf, qui charge nos bagages sur le toit. Le véhicule est presque plein, mais comme il reste une place, on ne part pas. A quelques dizaines de mètres, on aperçoit un vieux bus bondé et le toit (sur)chargé de cargaisons subitement déchargé avec ses passagers descendant par les fenêtres ; on ne saura pas la raison de ses mouvements, sauf que l’on pourra constater les jours suivants que descendre par la fenêtre des bus est une pratique courante au Laos. Du coup, on récupère 2 candidats au voyage, mais nous n’avons qu’une place ; le réflexe premier du chauffeur est (comme souvent) de demander à Paul de se mettre sur les genoux de son frère. Il me faut faire preuve de conviction (et un peu montrer les dents) en expliquant que Paul a payé sa place plein tarif et qu’à ce titre, il n’est pas question qu’il partage une demi-place avec son frère. Finalement nous partirons avec chacun son siège mais une heure trente plus tard que prévu.

La première moitié du voyage se passe bien ; nous longeons une vallée fluviale et du coup la route ne tourne pas beaucoup. Vers midi, le bus s’arrête, pause déjeuner pour 30 minutes. Surprenant, mais bon, ça permet de se dégourdir les jambes. Après le repas, nous reprenons la route et devons changer de vallée ; il nous faut alors grimper une montagne, franchir un col et redescendre vers l’autre vallée. La route du coup se met à virer de manière beaucoup plus prononcée et les parties asphaltées succèdent aux pistes caillouteuses. En s’élevant, le paysage, comme souvent, devient extraordinaire.

 

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On traverse des villages tout droits sortis du 19e siècle, avec les cochons gambadant au bord de la route et les enfants jouant avec de vieux pneus et des bâtons (quel contraste avec Paul ayant le nez rivé sur sa DS !), on aperçoit les massifs boisés, les vallées encaissées les champs dont on se demande par où les paysans y accèdent. Mais il faut reconnaître qu’on est surtout concentrés sur nos estomacs qui sont sérieusement éprouvés par la succession de virages. Nous finissons par arriver à Oudom Xai sans encombre. Heureuse surprise, nous dégottons facilement une guesthouse ultra-propre et pas chère. Nous restons 2 nuits à Oudom Xai, pour d’une part ne pas enchaîner les transports trop vite et d’autre part visiter cette ville, carrefour des routes venant de Chine et du Vietnam. D’ailleurs, quand nous nous y baladons, on est un peu l’attraction, les touristes y restant rarement plus longtemps qu’un transit d’une nuit, ce qui d’ailleurs n’est pas étonnant vu le peu d’intérêt de la bourgade.

 

Episode 2 : Oudom Xai – Muang Khua, l’illusion perdue

Lundi 9h30. Comme nous n’avons pas réussi à avoir d’information fiable sur l’horaire du bus entre Oudom Xai et Muang Khua, nous nous rendons au terminal de bus un peu plus tôt que l’horaire le plus tôt qu’on nous avait donné, soit 10 heures. Le « bus » est là, un vieux Daily Iveco. On achète nos billets et on apprend que le bus part... à 11 heures. Pas grave, on s’installe tranquillement (le voyage enseigne la patience). Bien nous en prend car 10 minutes plus tard, le chauffeur commence à charger des cartons de carrelage dans l’allée centrale (qui serviront de strapontin) et sous les sièges de sorte que les passagers auront les genoux sous le menton (mais pas nous parce que comme on était là, ils n’ont pas osé nous mettre du carrelage dessous).

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Le bus se charge petit à petit et vers 11 heures, le bus est presque plein, mais il reste des places sur les strapontins. Une famille laotienne arrive et c’est bon, on est plein. Du coup, on part vers 11h30. Au bout d’une demi-heure, arrêt déjeuner. Puis nouvel arrêt pour décharger les carrelages et après quelques virages, au bout de 4 heures, on finit de parcourir les 80 km de notre trajet. Muang Khua, c’est un peu le bout du bout du monde. Après l’heureuse surprise hôtelière d’Oudom Xai, on s’attend à trouver facilement une guest-house à notre goût. Que nenni, c’est la douche froide (au sens propre !). Difficile dans ce village de trouver un logement correct. Après avoir tourné pendant quelques temps, nous nous rabattons sur le meilleur hébergement du village, une guesthouse avec des chambres juste correctes avec salle de bain-douche-toilettes à la turque (sans lavabo ; pour se brosser les dents, c’est rinçage à la douche et recracher dans les toilettes... la classe). Inutile de dire qu’ici, on passe pour des extra-terrestres. Les vieilles dames n’ont d’yeux que pour Paul, et les jeunes gars pour Mathilde (et ils n’ont pas les yeux dans leur poche). Le village est assez sympa et surtout nous permet de voir dans quelles conditions vivent réellement les laotiens.

 

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Intéressant de voir une villageoise partir au champ en habit traditionnel... avec le téléphone portable à l’oreille, ou encore cette passerelle suspendue dont le platelage en tôle est plein de trous de rouille et qui bouge quand on marche dessus.

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Episode 3 : Muang Khua – Dien Bien Phu, la grande vadrouille.

Mercredi, départ vers Dien Bien Phu. Comme à Oudom Xai, nous n’avons pas réussi à avoir des renseignements convergents sur l’horaire du bus. Cela oscillait entre 4 et 5 heures du matin. Du coup, on se présente à la rivière (qu’il faut traverser en barque pour atteindre le départ du bus) à 4h30. Embarquement dans le noir en essayant de ne pas mettre un pied dans l’eau, puis débarquement au bout de 2 minutes 20. Nous arrivons devant le bus de 20 places, nous sommes environ 12 personnes. Pour l’instant tout va bien... pour l’instant. Le contenu d’une seconde barque arrive quelques minutes plus tard, on est à peu près 20, ça commence à se tendre, il va probablement falloir passer les 7 heures du trajet debout. Le chauffeur commence à charger les bagages et surprise, il ne les met pas sur le toit, mais... sur les sièges. Là c’est clair, on ne sera pas tous assis, d’autant que des locaux affluent et que 3 parisiens arrivent en dernière minute et passent devant tout le monde pour prendre les 3 meilleures places (en fait, j’en sais rien s’ils sont parisiens, préjugés, préjugés). Les portes s’ouvrent et on commence à monter. Je pousse un peu Mathilde afin qu’elle se faufile avec Paul pour qu’eux au moins aient une place correcte. Nous montons dans les derniers avec Carole et Louis. Carole et moi nous retrouvons assis sur les sacs posés sur les sièges (si, si, c’est possible, essayez d’imaginer), et Louis sur un strapontin ou il se retrouve avec les genoux au niveau des épaules. Le chauffeur est un magicien, puisqu’il arrive à faire rentrer 35 personnes dans un bus de 20.

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Nous démarrons pour 100 km au Laos, puis 30 km au Vietnam (oui, oui, 130 km en 7 heures). La route est comment dire, inexistante. En fait, elle est en construction. C’est une grande piste de terre damée qui serpente au plus près du relief, qui monte (beaucoup), qui descend (pas mal) et qui tourne (énormément). Heureusement, à 15 km/h dans les virages, on n’a pas l’estomac trop indisposé. Quelques haltes pour le petit déjeuner (soupe de nouilles pour Louis), le poste frontière du Laos, puis vietnamien avec petit salut à la statue de la l’oncle Hô. Le paysage est toujours splendide. Nous montons au petit matin et surplombons les vallées brumeuses. Nous nous demandons quand même si on n’a pas pris trop de risques avec ce trajet. Entre les travaux, les passages au ras du ravin, les odeurs de brûlé venant des freins en bas des descentes (le bus a une sacrée surcharge pondérale), on se demande si on est vraiment en sécurité. Finalement, après avoir changé nos derniers kips laos en dongs vietnamiens dans les rues du dernier village du Laos, puis s’être fait prendre la température à la frontière vietnamienne (heureusement qu’on n’avait pas de fièvre, sinon, on était bon pour faire demi-tour), et enfin traversé les rizières, nous finissons par arriver fourbus à la tristement (pour les Français) célèbre ville de Dien Bien Phu. Mais, ça c’est déjà le Vietnam, alors, le dernier volet de notre tétralogie, c’est pour très vite...

 

Post-Scriptum : comment ne pas avoir une pensée émue pour Christchurch. Quand nous y étions, nous pensions constamment à la  possibilité d’un séisme. Ça fait bizarre de se dire que c’est la flèche de cette cathédrale qui s’est effondrée.

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 15:43

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Comment faire pour devenir pote avec un moine bouddhiste ?

Facile, il suffit de lui raconter des histoires, parce que les bons contes font les bonzes amis.

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Et puis, ça tombe bien, à Luang Prabang au Laos, des bonzes, il y en a plein. Des jeunes et des moins jeunes. Et si vous voulez en rencontrer, c’est très simple, il suffit de vous lever à 6 heures du mat  (enfin, ça, c’est pas toujours très simple, surtout pour nous qui depuis huit mois avons oublié jusqu’à la sonnerie du réveil... ah bon, pas vous ?), pour assister à la procession des bonzes qui font l’aumône et des fidèles qui donnent leurs offrandes.

 

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C’est très spectaculaire et en même temps empreint de beaucoup de piété malgré les nombreux touristes (dont nous sommes) venus y assister.

 

Au Laos, ancienne colonie française (quoi, vous saviez pas ?), on retrouve quelques réminiscences de chez nous, comme le nom des administrations en français, et aussi

 

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De la viennoiserie à se taper le cul par terre, des croissants excellents, et des chocolatines et pains aux raisins qui n’ont rien à envier aux meilleurs de chez nous (mais non, c’est pas parce qu’on est en manque...),

 

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La pétanque,

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La Vache qui Rit,

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Les horaires de l’administration...

 

Mais le Laos, c’est aussi des marchés artisanaux avec des tas d’articles « fabriqués sur place » et que l’on retrouvera probablement sur les marchés en Chine (nous, on nous la fait pas, on s’est déjà fait avoir en Amérique du Sud), mais néanmoins très jolis

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et des marchés de produits « frais » nettement moins jolis. Petite description rapide : rayon viande, la barbaque posée sur les tables (sur l’étable ?), avec en guise de chaîne du froid, un fil de fer avec deux bouts de plastique à ses extrémités qui tournent pour chasser les mouches les moins dégourdies (les autres s’en donnant à cœur joie), un sol qui colle (probablement le paradis des rats le soir) et une odeur qui même après huit mois de voyage, vous chasse de là.

 

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Côté légumes, c’est pas beaucoup mieux, mais au moins, il n’y a pas d’odeur.

 

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Ça nous conforte dans le fait d’éviter la viande dans les restaus et gargotes que l’on fréquente assidûment (et qui doivent se fournir au marché).

 

En se baladant dans le bourg de Luang Prabang (troisième ville du pays, grande comme Saint Paul Lès Dax), on finit par trouver le petit pont de bois cher à Swell, et après avoir acquitté les 50 centimes de droit de passage nous le traversons d’un pas décidé bien qu’un peu inquiets (d’ailleurs, je fais traverser Carole et les enfants avant d’y aller).

 

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Il nous permet de rejoindre un vrai village où sont installés moult artisans (et des vrais cette fois). Tisserands travaillant la soie,et réalisant des nappes, châles et autres chemins de tables d’une grande finesse même si cela ne correspond pas forcément à notre goût. On voit même les cocons des vers à soie et les métiers à tisser.

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D’autres fabriquent du papier mâché qu’ils décorent de très belle manière.

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Après ces belles journées tranquilles, et un joli coucher de soleil sur le Mékong...

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Qu’on ne sera pas les seuls à admirer,

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on est fins prêts pour continuer l’aventure hors des sentiers battus du Laos, hors des sentiers tout court du Laos...

 

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 10:53

Aujourd'hui, l'exercice de français de Louis consiste à faire un article pour le blog, alors, on lui laisse le clavier (sans censure...)

 

Après avoir séjourné une semaine à Chiang Rai, on décide de partir vers Chiang Khong : ville frontière de Thaïlande avec le Laos.

Au terminal de bus de Chiang Rai, deux bus nous attendent. Il faut choisir... C’est un peu comme dans les dessins animés où le héros est sur un radeau et que le fleuve se coupe en deux. D’un coté il y a les arcs-en-ciel et les licornes et de l’autre le monde des horreurs avec des yeux rouges qui brillent dans la nuit. Vous pensez bien que Los Fourcados choisissent le plus pourri (ça fait rout’s qu’il a dit papa...). Dans le trajet, on prie pour que les freins ne lâchent pas ...

 

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         Tout va bien, on arrive sain et sauf à Chiang Khong. On prend une super guest house avec vu sur le Mékong, fleuve sur lequel nous allons passer deux jours en bateau pour rejoindre le Laos.

 

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         Le lendemain matin, on passe la frontière des plus mal organisées du monde. Tu fais la queue une première fois, t’attends 30 mn ; la douanière te prend les passeports et te dit de refaire la queue pour payer la taxe +30 mn et tu refais la queue pour .....+30 mn .....+30mn..... +30mn.....

 

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ALLELUIA !!! ON A PASSE LA DOUANE !

On est enfin prêt, on monte à bord du « slow boat ». On fait connaissance avec notre bateau... Pas de problème mis à part les sièges qui ne sont pas fixés ...

Et c’est parti pour 8h de bateau. Plus le temps passe, plus les DS se déchargent et plus le nombre de pages des livres diminue... Au bout d’un moment, il n’y a plus rien à faire ; alors on regarde le paysage

 

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et là, on aperçoit des villages paumés dans cette énorme forêt impénétrable

 

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avec des enfants nus qui se baignent dans le Mékong, des pêcheurs, des éleveurs de zébus, des chercheurs d’or...

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bref, toute une communauté se regroupant sur la plage pour des activités du quotidien.

          Le soir commence à tomber... On arrive au village de Pakbeng où l’on dort. Une quinzaine de Laos montent sur le bateau :

-GUEST HOUSE NOT TOO EXPENSIVE !

-My friend guest house for you.

-No thanks

-Ok. Give me your sunglasses

-No It’s mine

-GUEST HOUSE FOR YOU    Hé ! PSss ! My friend ! You want some haschich ?

Le premier contact avec les autochtones pour moi ne s’est pas très bien passé...

 

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         Mort de fatigue, on va à la guest house déjà réservée. On passe une bonne nuit et on repart le lendemain pour 6h de bateau.

Et c’est reparti. Danse des DS et des ordis. On voit d’autres communautés pratiquant leurs activités quotidiennes. Toujours le même paysage de forêt, de plage, de forêt  et encore de forêt... les 6 heures passent plutôt vite. On arrive à destination ; Luang Prabang (première ville à avoir été construite au Laos).

Nous nous laissons donc une petite semaine pour la visite de cette ville qui a l’air plutôt agréable.

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 09:15

Le Triangle d’Or. Zone mythique s’étalant dans un rayon de 50 km autour de la triple frontière entre Thaïlande, Myanmar (ex Birmanie) et Laos. Cette région était autrefois un carrefour important dans la culture et le trafic d’opium. Aujourd’hui, après plusieurs décennies d’efforts des gouvernements thaïlandais pour reconvertir la culture de pavot en culture de thé ou café, la partie thaïlandaise du Triangle d’Or s’est pacifiée et a quasiment tourné le dos l’opium. Pour autant, l’armée thaïlandaise est toujours active dans cette région très montagneuse pour contrôler tout d’abord d’éventuelles intrusions de l’armée birmane, et surtout, ne pas laisser la voie libre aux bandes de trafiquants d’héroïne toujours prompts à relancer une production hautement rentable, à la fois pour eux et pour les paysans.

C’est dans ce contexte que nous décidons de louer un 4x4 pour découvrir quelques points de cette zone. Nous avions été étonnés par le prix de location du 4x4, au point que nous n’avons même pas  pensé à demander une remise ; à première vue, malgré le fait qu’il ne soit plus tout jeune, le véhicule semblait correct. Nous avons mieux compris le tarif quand nous avons démarré, et qu’à fond de cinquième notre Suzuki (désolé Claude pour la pub) déboulait à... 60 km/h (c’est grisant, la vitesse, c’est grisant...).

Notre première étape nous conduit à Mae Salong, un village situé à une soixantaine de kilomètres de notre point de départ Chiang Rai. Nous traversons des paysages fabuleux de montagnes. La route est sinueuse à souhait et si nous avons la chance de découvrir les paysans thaïlandais au travail dans leurs champs ou leurs rizières, nous ne pouvons malheureusement pas nous arrêter prendre des photos, il n’y a pas de bas-côtés, et puis avec la pente, je ne suis pas sûr que la voiture repartirait si je m’arrêtais (dans les montées – qui sont à 15 ou 20 % par endroit, il faut que je rétrograde jusqu’en première, et là j’atteins de vertigineux 12 km/h). Nous arrivons à destination au bout de 2 heures pour nous apercevoir qu’à Mae Salang... il n’y a rien, ou presque. Nous parcourons quelques villages alentour et tombons sur les cultures de thé (que nous avons goûté et qui est délicieux ; on en a acheté, si vous passez à la maison à notre retour, on vous le fera goûter).

 

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Si le village de Mae Salang par lui-même n'était pas très intéressant, les paysages traversés, les cultures de thé et les villages environnants valaient le déplacement.

 

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On repart en direction de Mae Sai, poste frontière avec le Myanmar. La route est du même tonneau, des montagnes, des montées, des descentes, de panoramas superbes, et une vitesse moyenne proche du néant.

Nous faisons une pause en route au Doi Tung Royal Garden. C’est en fait le jardin de la maison royale édifiée pour feue la reine mère qui s’était beaucoup investie dans des programmes visant à remplacer la culture du pavot par d’autres activités générant un revenu à peu près équivalent aux paysans locaux (ce jardin, qui demande un entretien de ouf, en faisait partie).

 

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Il est vraiment très beau, mais comme souvent en Thaïlande, tellement chargé qu’il pourrait paraître un peu kitsch. Il renferme quelques orchidées parmi les plus belles vues dans le pays (et on en a vues...).

Après un déjeuner sur place (le plus décevant depuis un mois que nous sommes en Asie), nous reprenons la route vers Mae Sai puis Sop Ruak qui est le point de convergence des 3 frontières et qui finalement s’avèrera sans grand intérêt, si ce n’est pour son Hall of Opium qui relate l’histoire de la culture puis de la lutte contre le trafic d’opium, avec dégustation gratuite (nan, j’déconne), ou pour faire une photo du Myanmar sur l’autre rive de la Mae Nam Ruak.

 

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La route devient alors plus facile et nous rentrons fourbus après avoir parcouru 200 km en 6 heures (je vous ai dit qu’il n’y avait pas de direction assistée ?).

Pour récupérer avant notre départ au Laos, on s’offre une journée détente le lendemain, où j’en profite pour aller chez le barbier,

 

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puis on s’octroie notre dernière séance de massage en Thaïlande : 2 heures de massage thaï pour les enfants et moi, 1 heures de massage des pieds et une heure de massage à l’huile ultra-délassante pour Carole.

Nous voilà prêts à affronter notre prochaine destination, le Laos.

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