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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 02:11

Nous venons de passer presque 9 semaines ½ en Argentine (bon c’est pas aussi chaud, je vous rappelle qu’on dort à 5 dans des chambres quadruples ;-)). On en repart des étoiles plein les yeux et la tête.

Pourtant c’était pas gagné. Si on m’avait dit il y a 2 mois qu’on y resterait aussi longtemps, j’aurais ri...Mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

Buenos Aires nous avait laissé un goût amer, l’impression d’être à Paris, pas vraiment de différence, en moins bien...  Le retour par le nord du pays après la Bolivie fut un peut décevant lui aussi, on nous avait tellement vanté la beauté des paysages du nord...

Blasés Los Fourcados ?

Non !

On s’est posé plein de questions (faut pas croire on réfléchit ici). Si tant de Français expatriés ou installés ici se plaisent tellement dans ce pays, c’est qu’on doit passer à coté de quelque chose.

Puis on s’est vite rendu compte qu’en bus, de terminal en place San Martin (The héros de l’indépendance, TOUTES les villes ont leur place San Martin ou à défaut leur avenue), on ne voyait pas grand-chose de ce pays, à moins de prendre des excursions . La décision de louer une voiture s’est très vite imposée.


Le déclic s’est fait à Mendoza.

 

083 - Mendoza, l'autre ville du vin

Avec ses dizaines de cafés, la douceur de vivre est palpable, les gens prennent le temps de vivre et on se laisse vite gagner par la nonchalance et l’indolence de l’endroit.

Puis Bariloche, notre coup de cœur number one des villes d’Argentine,

086 - autour de Bariloche

certains diront que c’est hyper touristique... c’est vrai, mais nous on aime bien quand même et pourquoi cracher dans la soupe, quand c’est beau, y’a du monde et c’est bien normal qu’on ne soit pas seul, on est toujours le touriste de trop de quelqu’un.

D’ici nous commencerons notre boucle de Patagonie, en voiture et sans assistance !

La nature à l’état brut, des immensités désertes, un vent incroyable tout le long de la descente. Puis... Ushuaia.

132 - Ushuaïa - le port

Souvent on avait vu et entendu sur des forums «Aucun intérêt si ce n’est celui de dire on y est allé. » Pour nous aucun regret, on a adoré, avec réellement le sentiment d’être au bout du bout.

107 - Ushuaïa - à 13 000 km de la maison

Après le vent ininterrompu pendant des jours et des jours, on plonge dans une cuvette, puis...plus rien, le calme absolu, on peut de nouveau sortir de la voiture sans crainte d’arracher la portière. Exactement comme après une tempête, l’impression d’avoir échappé au pire, la sérénité revenue.


La remontée sur Bariloche par la mythique route 40, qui même si elle est de plus en plus asphaltée ne galvaude pas sa réputation, fut aussi un grand moment de solitude, avec l’impression d’être des aventuriers.

174 - la mythique ruta 40, côté ripio

Moment de gloire éphémère quand on en croisera en 2cv ou en combi VW hors d’age...

Ce pays nous a aussi permis de faire de belles rencontres. Les 4S, à Iguazu quand ils terminaient leur TDM et que nous démarrions le nôtre. Michel Ménini lors de sa soirée de gala. Dominique et Karine et leur asado super bon. MZ et sa bande. Thomas et Dona à Buenos Aires. Isabelle (la copine de collège de Fabien perdue de vue depuis...25 ans) et Diego, 5 jours à se rappeler le passé, à apprendre à se re connaître, des retrouvailles qui nous permettrons (j’espère) de garder le contact. Fabrice et Alejandra, un Gadz’arts (encore un !) installé à El Bolson et devenu verrier d’Art (comme quoi les études d’ingénieur mènent à tout !)

On a aussi rencontré des voyageurs au long court, Jules et Constance, un couple de Québécois adorable que nous espérons revoir un jour en France ou au Québec, qui jouent très bien au scrabble et qui sont d’ardents défenseurs de la langue Française (même si Constance a essayé d’endormir Fabien en plaçant « bun » sur le jeu...).

Les NNH aussi qui finissent leur tour du monde en famille par les Amériques. Et enfin les Ducasses que nous recroiserons bientôt et qui ont les mêmes enfants que les nôtres... et ça c’est rassurant !

Pour conclure ce bilan, nous ne saurons pas dire l’endroit que l’on a préféré ici. C’est plus un sentiment diffus de liberté, l’impression que c’est la terre de tous les possibles, que les gens sont heureux, malgré les crises, malgré l'inflation galopante, qu’ils ont une force pour rebondir exceptionnelle.

Ce pays nous a marqué et c’est la première fois que l’on se dit que, oui s’il le fallait on viendrait vivre ici. (Rangez les mouchoirs les parents, pour l’instant on rentre encore ;-))

Découvrir l’argentine en voiture a été pour nous le meilleur moyen et on ne regrette pas du tout ce choix, malgré la fatigue, malgré le ripio, malgré les 7000 km (quand même !).

 

Bon je vais finir là, on a des soucis en ce moment, on prépare notre séjour en Polynésie et on hésite, on sait pas si on reste 2 ou 3 nuits à Bora Bora. La vie est une jungle ;-)))


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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 01:14

 

Après notre épisode contemplatif face au Périto Moreno, nous restons quelques jours à El Calafate. D’abord parce qu’on veut en profiter pour continuer à avancer les devoirs, ensuite parce que l’hôtel est pas cher et qu’un bon tiens, voilà 200 pesos vaut mieux que deux tu auras 300 pesos, et enfin surtout parce qu’on attend les Ducasse, Romuald, Virginie, Théo et Louis, une famille toulousaine en tour du monde eux aussi. Les garçons sont ravis de retrouver des garçons de leur âge et de pouvoir jouer aux bâtons-mitraillettes-épées-sabres laser. Quant à nous, nous échangeons nos points de vue et sentiments (et accessoirement quelques films) sur nos aventures respectives.

Mercredi matin nous reprenons notre longue remontée vers des latitudes plus clémentes.

Nous décidons de faire une première halte à El Chalten, capitale auto-proclamée du trek en Argentine et porte d’entrée vers le massif du Fitz Roy. Nous y arrivons en fin de matinée, trouvons rapidement une cabaña (petit chalet avec chambres, salle de bain et petite cuisine), et partons vite vers les sentiers de randonnée.

 

166 - sentier autour d'El Chalten

 

Notre objectif : pique-niquer puis effectuer une petite balade de 4 heures selon les panneaux, jusqu’au lac Capri (c’est fini !), puis au mirador du Fitz Roy. Le temps, sans être franchement mauvais est quand même très nuageux. Le positif, c’est qu’il ne fait pas trop chaud, et que donc l’ascension (car qui dit mirador, dit ascension) est plus facile et agréable ; le négatif, c’est que le Fitz Roy est complètement caché dans les nuages.

 

168 - mais le Fitz Roy joue à cache cache avec les nuages

 

Heureusement, notre chanson fétiche (et secrète) parviendra (comme d’habitude) à faire apparaître le massif et les pics voisins.

 

169 - il se décide à se découvrir

 

Les pics ont d’ailleurs des noms bien connus chez nous : Saint-Exupéry, Mermoz... ce sont en fait des noms de pilotes de l’ancienne Aéropostale argentine.

 

167 - Mirador du Fitz Roy, ce qu'on devrait voir


Nous aurons finalement une vue encore meilleure le lendemain lorsque nous reprendrons la route sous un soleil radieux.

172 - les pics autour du Fitz Roy portent le nom de pilotes de l'Aeropostale  171 - Le Fitz Roy, majestueux par beau temps


Cette seconde journée sera la plus longue et la plus difficile de notre tour de Patagonie. 600 km prévus, dont la moitié environ de piste, soit 9 à 10 heures de route. Heureusement, les enfants seront très sages (l’adaptateur allume-cigare et les nouveaux films y sont pour beaucoup). Nous longerons la future route en construction, et pire que la piste, nous emprunterons des pistes provisoires de dévoiement. Malgré quelques passages limites, nous arriverons à passer partout sans rien casser, ni crever une seule fois.

Nous retrouvons le paysage de steppes avec du vent, des moutons, des guanacos, et un village tous les... 250 km. Nous arrivons finalement au village de Perito Moreno (ne pas confondre avec le glacier du même nom) après avoir renoncer à visiter les fameuses cuevas de las manos (sorte de Lascaux local, avec des mains peintes en lieu et place des mammouths), parce que ça nous aurait « coûté » 150 km de piste en plus. Perito Moreno est un village ou en dehors de pas grand-chose, il n’y a rien. On se demande de quoi vivent les habitants ici. Il y a malgré tout quelques hôtels, car c’est une étape obligée pour ceux qui se font « la 40 ». Nous y arrivons donc sans encombre, épuisés (surtout le conducteur), mais soulagés d’avoir franchi cette étape.

Après une bonne nuit de sommeil, nous repartons pour une autre grosse journée de route, entre Perito Moreno et Esquel. Encore beaucoup de km, mais seulement 160 de piste, nos derniers 160 km de piste d’ailleurs.

 

174 - la mythique ruta 40, côté ripio

 

Si on arrive à les passer sans casse, le reste de la route ne devrait pas poser de problème. Nous avons la bonne surprise de constater que la moitié a déjà été asphaltée, ce qui ne nous laisse plus que 80 km de piste (et nous fait quasiment gagner une heure de route), mais comme on aime ça, on se plante à un embranchement et on se donne 50 km de piste en rab (cool !) ; l’ambiance devient alors un peu électrique dans la voiture, Carole et moi ayant besoin (envie ?) de nous défouler l’un sur l’autre ; heureusement, ce qui devait arriver n’arriva pas, et nous avons réussi à nous contenir et à nous détendre (tiens, le voyage nous ferait-il changer ?).

 

175 - la mythique Opel Corsa, 7200 bornes et pas un pépin

 

Les kilomètres s’égrènent, monotones, et nous parvenons au terme de notre dernière grosse étape à Esquel.

Enfin, samedi, nous joignons la jolie petite bourgade d’El Bolson, à 150 km d’Esquel par de la bonne route (une broutille !) et passons à proximité de Cholila qui présente la particularité d’avoir accueilli Butch Cassidy, Sundance Kid et Florent Pagny (un peu plus récemment), mais comme celui-ci ne nous y a pas invité, nous passons notre chemin. Nous arrivons à El Bolson sous des trombes d’eau et décidons de rester enfermés dans notre cabaña tout l’après-midi et de se faire des crêpes, comme à la maison. On garde le moral, car ce n’est que notre 4e jour de pluie depuis le début du voyage (il y a près de 5 mois !). Dimanche, nous faisons la connaissance de Fabrice, un Gadz’arts (c’est quoi un Gadz’arts ? clique ici) émigré en Argentine et devenu verrier d’Art. Après avoir concocté avec sa femme Alejandra un excellent asado, il nous fait visiter son atelier et on est impressionné par la qualité et la beauté de ses réalisations. Malheureusement, transporter ces créations en verre dans nos sacs à dos, on le sent pas bien. Bon, on avait oublié notre appareil photo, mais vous trouverez ses créations sur son site internet.

Une excellente journée de détente avant de préparer nos bagages pour notre dernière étape vers Bariloche, qui bouclera notre boucle patagonne.

 

PS : on a franchi la barre des 150 abonnés au blog. merci à vous pour votre fidélité, mais ça met la pression !!!!

 


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31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 15:58

On remonte l'Argentine par la face ouest et notre route nous emmène à croiser LE Perito Moreno.

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Glacier énorme situé dans le parc naturel "los glaciares". Il n'est pas le seul dans ce parc mais c'est le plus célèbre de la Patagonie Argentine. Il a en plus la particularité d'être "stable" c'est à dire qu'il ne se meurt pas à cause du réchauffement climatique, il avance même d'environ 2 mètres par jour ! Vous avez bien lu, 2 mètres par jour ! 700 mètres par an ! Autant dire qu'il est toujours en mouvement et le fracas des morceaux de glaces qui tombent dans le Lago Argentino en est le signe le plus visible.


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Pour faire simple le glacier avance sur un lac, son avancée obstrue un des bras du lac, les eaux montent alors du coté obstrué, puis la pression de l'eau devient trop forte et fait, en quelques sorte, sauter le bouchon de glace.

Fabien l'attendait avec impatience, il savait qu'il y fêterait son anniversaire (38 ans c'est encore un p'tit jeune. Enfin par rapport à moi, ça lui fait plaisir de le penser...), autant dire qu'il nous tardait d'y être.


On se rend à El Calafate, ville proche de cet endroit, on y établira notre camp de base et on attendra qu'il fasse vraiment soleil pour y aller, on a le temps et pas question de voir cette merveille sous la pluie !

Le premier jour sera le bon, on se lève et il fait un soleil magnifique, on engloutit notre petit déj., on fait les sandwichs et c'est parti.

La route qui mène au parc est magnifique, on longe le lago Argentino et son eau turquoise,

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des montagnes aux sommets enneigés, encore une fois personne sur les routes, des troupeaux de moutons comme je pensais n'en trouver qu'en Nouvelle Zélande, des vaches, pas de guanaco ni de nandou pour cette fois mais des condors (encore !!! en fait ils sont tous ici !). Après le passage au paiement du droit d'entrée, la route devient carrément sinueuse, enfin carrément sinueuse pour l'Argentine veut dire avec quelques virages à plus de 20°. Aprés chaque virage on dit aux enfants : "au prochain on devrait le voir ! Ah non". Puis enfin on l'aperçoit, on est encore à 10 kilomètres du site et il semble déjà ENORME !!!

Arrivé au plus près il est effectivement très impressionnant, 30 km de long, 5000 m de front, 60 m de haut. c'est un monstre de glace !!!

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L'accés est très bien balisé, des passerelles permettent d'avoir plusieurs points de vue et de l'observer en toute sécurité (des panneaux rappellent de ne pas franchir les passerelles, qu'avant leur construction 32 personnes sont mortes en ayant reçu des morceaux de glace projetés par le glacier...). Comme on a du temps, qu'il fait beau et qu'on est des marcheurs (accessoirement qu'il faut que les garçons se défoulent...) on décide de faire toutes les passerelles, 5 ou 6 km avec des marches (beaucoup de marches !).

On l'entend qui gronde, il avance c'est sûr, les bruits qui sortent de ses entrailles en attestent. Puis premiers fracas, de minuscules morceaux (de la taille d'un caillou) qui tombent dans le lac et qui font un bruit de tonnerre. On est du coté de "l'arche",

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c'est cette partie qui fait bouchon sur le Lago Argentino et le bruit se répercute sur la montagne toute proche.

On est comme hypnotisé, on pourrait rester des heures à le regarder. Les nuances de bleu et blanc changent à chaque point de vue, à chaque moment de la journée (en plus ce sont des couleurs, qui même si elles ne sont pas à la fête en ce moment, nous sont chères ;-))

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Contrairement aux chutes d'iguazu où ça bouge tout le temps, ici on est dans la contemplation pure...

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dans l'attente du bruit de tonnerre. Et ça peut durer longtemps, très longtemps, très très longtemps... Trop longtemps quelquefois pour notre nain de jardin hyperactif "bon allez on y va là !" nous répete-t'il toutes les 10 minutes...Lui la contemplation c'est pas trop son truc...

On l'a vu et photographié sous toutes les coutures, on a encore dans la tête le bruit fracassant et les grondements sourds. Il a fallu menacer Fabien de le laisser dormir ici si on ne partait pas (lui c'est un contemplatif !). On y a passé presque 5 heures. 5 heures devant un glaçon, c'est qu'il est VRAIMENT fascinant.

Et pour faire plaisir à Arnaud...des une photo de notre bobine !!!

101030 (52)Plus de photos dans l'album Argentine

 


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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 03:46

Par où commencer ? Ben par le début pardi !

Nous vous avions laissé à notre arrivée à Puerto San Julian, petit village de la côte Atlantique au bord d’une jolie baie. On y passe 3 jours dans l’hôtel « Municipal Costanera » (c’est son nom), qui en sus d’être très confortable et somme toute abordable pour le coin, offre la meilleure connection internet d’Amérique du Sud. On en profite pour télécharger 10 films en français en prévision de nos escapades routières (pas d’hadopi en Argentine, mais promis, on les efface à notre retour en France). Dehors, il fait un vent à décorner les bœufs. 3 jours non stop de vent force 6. Ça ne nous empêche pas d’aller faire quelques balades autour de la baie (découverte par Magellan il y a 500 ans). Malheureusement, le vent nous amène des paquets de nuages et le ciel est gris. Par moments, quelques éclaircies nous permettent de mieux apprécier la beauté des couleurs

 

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et d'ajouter quelques animaux à notre bestiaire, comme le guanaco, dernier cousin de la famille du lama en mérique du Sud.

 

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Après ces 3 jours, nous descendons la Ruta 3 (prononcer Routa Tress, en roulant les R) le long de l’Atlantique, tribord amure (pour les non-marins, renseignez-vous, moi, y a 5 minutes, je savais pas...), direction Ushuaïa, en 2 étapes.

La première étape, relativement courte, nous amène à Rio Gallegos, ville sans intérêt (si ce n’est d’être la ville du couple présidentiel argentin, les Kirschner), ni beauté, mais c’est le dernier endroit où on peut faire le plein et trouver un hôtel avant la Terre de Feu. Parce que dans ces contrées patagonnes, faut pas se louper. La Patagonie a une superficie d’environ 400 000 km² (un poil moins que la France, mais comparable), pour une population de 800 000 habitants (pardon 800 005 pendant notre tour), ce qui laisse pas mal de vide. Et donc, entre chaque ville ou village distant de 200 à 250 km, il n’y a rien, mais vraiment rien du tout, si ce n’est les estancias, ces grandes propriétés fermières, qui couvrant environ 50 kmx50 km chacune vivent de l’élevage des vaches, chevaux et moutons. (D’ailleurs, c’est rigolo, ces propriétés gigantesques sont... clôturées. Le long des routes, il y a des centaines de km de clôtures) Donc, y a pas intérêt à manquer un plein, où un hôtel, parce que sinon, c’est un coup à passer la nuit dans la voiture...

La seconde étape nous conduit à notre but ultime. 577 km prévus. En France, comptez 4h30 d’autoroute. Pas ici ! Déjà, il y a 4 passages de frontière (on sort d’Argentine pour rentrer au Chili, puis 2 heures après, on sort du Chili pour re-rentrer en Argentine). A chaque fois, On nous regarde comme des contrebandiers notoires... En plus au premier passage (pour sortir d’Argentine), l’attestation d’assurance de notre voiture de loc a expiré, et la police ne veut pas nous laisser repartir. Il nous faut appeler l’agence de loc pour qu’elle nous envoie un document à jour. Sauf qu’évidemment, le téléphone portable passe pas, que les cabines téléphoniques fonctionnent avec des cartes téléphoniques et pas avec des pièces, et que la boutique la plus proche pour acheter les cartes est à 150 km (tout prend de suite une autre proportion en Argentine)... Finalement, on on nous prête un téléphone et on obtient notre papier au bout... d’une heure. Tous les passages de frontières nous prendront au total près de 2h30.

Ensuite, il y a une barge à prendre (ben oui, la Terre de Feu est une île) pour traverser le détroit de Magellan (ça fleure bon l’aventure un nom pareil).

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Pendant la traversée, nous avons la chance d’apercevoir des dauphins de Commerson, des dauphins tout petits, blancs et noirs (un peu comme des orques). On est ravis, ce sont les premiers dauphins du voyage.

Enfin, la route côté Chilien (qui est empruntée à 99% par des gens allant de Rio Gallegos à Ushuaïa) n’est pas goudronnée, c’est une piste, du ripio comme ils disent. Il est en bon état, mais pas moyen de dépasser les 70 km/h (sauf à renoncer à récupérer la caution de la voiture). Pour couronner le tout, le vent est de plus en plus fort, il doit friser les 110, 120 km/h (on était prévenus...);

 

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on a du mal à tenir debout quand on sort (d’ailleurs, on constate dans ces moments-là, qu’il est impossible pour les filles et très peu recommandé pour les garçons de faire pipi dehors, quelle que soit la direction du vent). On a dépassé le 50e parallèle et on comprend pourquoi on les appelle les 50e hurlant. On imagine ce que doivent vivre les marins du Vendée Globe à ces latitudes, tout seuls sur leur voilier.

Le paysage est désertique ici aussi. Il n’y a pas un arbre

 

101019 (8)(ah si, il y en a un !), et seulement des pâturages avec des plantes rases, qui seules, résistent au vent. Petit à petit, le vent faiblit, la steppe laisse place à des forêts, le relief s’élève (enfin, des virages !), nous nous approchons d’Ushuaïa.

Il nous aura fallu près de 11 heures, pour atteindre le bout du monde, la ville estampillée « fin del mundo, ciudad mas al sur del mundo ».

 

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Nous avions beaucoup hésité avant de décider de descendre jusqu’à Ushuaïa ; c’était beaucoup de route (on confirme) et on avait peur que la ville soit un peu surfaite, que le seul intérêt d’y aller était de pouvoir dire « j’y suis été ». MAIS PAS DU TOUT !

C’est une très jolie ville, très enthousiasmante, très originale avec un environnement splendide et des maisons très colorées.

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Le Cerro San Martial juste à côté et le Parque Nacional Tierra de Fuego à 12 km offrent des balades très jolies et faciles dans des décors tout droit sortis du Seigneur des Anneaux.

 

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En plus, la sensation d’être au bout du monde et bien réelle. « ça fait quelque chose ».

 

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Nous ne sommes restés que 3 jours ici bas (ici très très bas), mais Ushuaïa et la Terre de Feu nous auront profondément marqués.

 

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 21:47

 

Après cette petite halte trèèès agréable à Bariloche, nous décidons : de louer une voiture pour le reste du séjour en Argentine et de rester plus longtemps que prévu dans cet immense pays. Nous faisons donc une croix sur le Chili (à l’exception du parc Torres del Paine et de la ville de Santiago, étape de notre prochain décollage pour l’île de Pâques.), on y reviendra plus tard !

Nous allons donc pendant 28 jours faire une boucle en Patagonie, 6000 km de routes quasi désertiques.

6000 km et 25 villages traversés (j’exagère à peine).

6000 km avec 3 enfants à l’arrière de la voiture. Souhaitez-nous bonne chance, si on est obligé de nous interner au retour vous saurez pourquoi !

 

Le premier jour nous avions prévus de faire 300 Km, finalement nous en ferons 700, rapport qu’on a mis 400 km... pour trouver un hôtel !!! On n’est pas très rigoureux par rapport au planning, mais on est quand même super fier de nous de ne pas être tombé en panne d’essence au milieu de rien et sans portable. Parce que nous en avons acheté un ici, dont la couverture réseau est censée couvrir toute la Patagonie. Mon œil ! En gros on capte dans les villes de plus de 50 000 habitants (y en a 2), super pratique ! (On n’était pas vraiment dupe quand la vendeuse nous l’a juré la main sur le cœur et des trémolos dans la voix, mais on voulait y croire !). Ce premier jour fut une agréable surprise puisqu’on s’attendait à être au milieu de steppes monotones, finalement les paysages étaient magnifiques, plein de reliefs et de couleurs.

 

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Le 2ème jour nous allons nous poser quelques jours dans la péninsule de Valdés, où on peut voir de près des baleines. Vu le prix prohibitif (et le service, inversement proportionnel au prix payé) des hôtels à Puerto Piramides (seule ville village de la péninsule) on ne restera que 2 nuits. On décide pour se dégourdir les jambes, d’aller faire une « petite » balade de 10 km pour aller voir une colonie de lions de mers. La colonie en elle-même est un peu décevante car on ne peut pas s’approcher et qu’on voit les lions de mers d’un promontoire situé à plus de 200 mètres (depuis les Galapagos où les animaux venaient presque nous manger dans les mains, on est un peu exigeant !), par contre, magie, on voit dans la baie ... des baleines 1,2,3....8,9, c’est un festival, ELLES sont là, c’est extraordinaire, on reste à les regarder pendant une bonne heure « oh regarde là-bas elle saute ! Oh regarde y’a son petit baleineau qui la suit !!! » elles sont à même pas 50 mètres des côtes, demain c’est sûr on fait un tour en bateau pour les voir d’encore plus près.

 

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(La baleine c'est le point noir à gauche du bateau !)


Le lendemain, on embarque sur un zodiac (zodiac de 50 personnes) et c’est parti. Au bout de 20 minutes, on s’approche d’une baleine et de son baleineau. Le temps est suspendu, pas un bruit dans le bateau, tout le monde est subjugué par la force tranquille qui émane de cet animal.

C’est laid une baleine, pas du tout l’image d’Epinal de la baleine de Pinocchio et pourtant c’est tellement laid que ça en devient beau. Quand elle se décide à commencer sa danse et à nous offrir le spectacle de quelques figures, plongeons et rondes avec son petit, c’est un concert de « Ouah ! muy bonito ! que bellisima , papa, j’vois rien ! (ça c’est notre râleur professionnel, je vous laisse deviner qui !) ».

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1h30 où tout le monde aura approché pour la première fois de sa vie une baleine, je suis super émue par cette expérience et encore aujourd’hui j’en ai les larmes aux yeux de l’écrire. C’est vraiment exceptionnel !!!!!

Après un chocolat chaud pour se réchauffer (le vent souffle dru en Argentine), on décide de partir en voiture pour aller visiter les autres lieux remarquables de la péninsule. On arrive à Caleta Valdes où vit une colonie d’éléphants de mer. Ici on ne plaisante pas avec le mâle dominant, il protége son harem avec forces grognements et les plus jeunes, malgré quelques tentatives d’approches, capitulent vite.

 

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On est mort de rire de les voir faire et il faut arracher Fabien à ce spectacle si on veut pas finir congelé.

 

3ème étape, nous descendons voir une colonie de pingouins de Magellan, Fabien nous dit qu’ici c’est des manchots puisqu’on est en Hémisphère Sud, moi comme je suis une inculte j’appelle ça des pingouins. Bêtement, je pensais que les pingouins ça ne vivait que sur la banquise...pas du tout, ceux-là migrent même au Brésil l’hiver, moi j’dis tout fout l’camp ma bonne dame, si même les pingouins cherchent la chaleur j’y comprends plus rien. Ils sont des milliers, c’est trop mignon un pingouin, pas trop sauvage, ils viennent près de nous et nous mordillent les manches.

 

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Nous venons maintenant de descendre de 800 km plus au sud, on a passé les 40èmes rugissant et on s’approche des 50èmes hurlant, ils font honneur à leur réputation. Ça souffle comme un jour de grosse tempête chez nous, de celles qui mettent tous les pins à terre et les fils électriques itou. Ici rien ne bouge, on est à l’intérieur car notre promenade de tout à l’heure a failli nous transformer en Mary Poppins sans le parapluie. Sinon c’est pas mal la Patagonie vu du salon de l’hôtel ! De toute façon on avait un peu de retard sur notre planning des devoirs des enfants, on va pouvoir le rattraper ici ! Il me tarde trop Ushuaia...

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 02:53

 

Petite pause à Bariloche. Après quelques mois de transhumance en Amérique du Sud, nous nous posons pour quelques jours dans cette ville ô combien touristique dont les infrastructures nous rappellent l’Europe et les paysages les Alpes. Nous nous offrons le luxe de nous offrir un appart hors de prix (enfin, tout est relatif, le prix de location de l’appart est beaucoup moins cher que celui de notre maison – mais bon, en rapport du budget (largement sous-estimé) de l’Argentine, c’est cher !). La vue depuis l’appart est fantastique, on sent qu’on va se plaire ici.

 

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Comble du luxe, on peut, pour la première fois depuis notre arrivée en Amérique du Sud, jeter le papier dans les toilettes sans craindre de les boucher, et boire l’eau du robinet, sans craindre d’intoxication (on a les luxes qu’on peut...)

La région de Bariloche, en bordure des Andes, environ à mi-hauteur de l’Argentine ressemble beaucoup aux Alpes, en plus grand et en moins haut. D’ailleurs, la région de Bariloche est surnommée la Suisse argentine ; il y a d’ailleurs à une vingtaine de kilomètres de la ville un village nommé « la colonia suiza » et la spécialité du coin est le chocolat (on a testé pour vous – délicieux...).

Il y a de belles montagnes pas très hautes (entre 2000 et 3500 mètres), mais comme on s’éloigne des tropiques (on est à la même latitude que Barcelone, mais côté sud), il y a de la neige !

 

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D’ailleurs on arrive 2 jours avant la fermeture de la station de ski située à 20 km de Bariloche ; on y voit un signe du destin, on ne peut pas louper ça, ON VA SKIER DANS L’HEMISPHERE SUD !!!! Direction le Cerro Catedral (Mont Cathédrale), le temple des sports d’hiver, où le ski est une religion (bon ok, j’arrête les jeux de mot pourris).

 

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Temps printanier superbe (ouais, je sais, chez vous (en France), c’est l’automne, il fait froid et il y a même des alertes à la pluie, mais nous, c’est le printemps – en même temps, quand vous chantiez pendant l’été, nous c’était l’hiver...), bonne neige (un peu lourde quand même), et station magnifique, avec un panorama unique au monde (comme toujours, unique au monde connu de nous...).

 

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La principale difficulté du ski en hémisphère sud, c’est de skier la tête en bas, mais au bout d’un moment on s’y fait...

 

 

 


On s’est éclaté pendant cette journée (même Paul qui a eu un peu beaucoup de mal à se remettre au ski ; il a préféré jouer dans la neige) ; ON A SKIE DANS L’HEMISPHERE SUD (et ça, c’était pas prévu) et on a pris des couleurs.

 

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J’ai même – pour la première fois de ma vie – pris un coup de soleil sur le haut du crâne, preuve s’il en est que mes cheveux deviennent rares que le soleil de l’hémisphère sud est plus fort...

L’autre atout de la région, ce sont ces lacs, ces 1000 lacs. Bon, nous, on en a vu 2. Plus que 998. Depuis le début de notre voyage, je dis à Carole « Pour voir un beau paysage, c’est facile, tu prends une montagne et un lac et forcément c’est beau ».

 

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Ajoutez-y une jolie forêt, de la neige sur les sommets et vous obtiendrez un paysage de carte postale.

 

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Jusqu’à présent, notamment au Nord de l’Argentine, les paysages étaient beaux, mais comparables à la Bolivie en moins bien ; ici, ils sont comparables aux Alpes, mais en mieux.

 

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On ne se lasse pas des panoramas, points de vue, lacs et montagnes. Aujourd’hui, on a même fait une balade de 15 bornes avec Carole (heureusement les enfants avaient préféré rester se reposer à l’appart), et tous les 300 m, on avait une vue exceptionnelle, les endroits étaient tous plus beaux les uns que les autres.

 

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Le seul inconvénient, c’est qu’à force d’avancer, on s’est éloigné des routes desservies par les bus et on a dû rentrer en stop. Au bout de 30 minutes infructueuses et juste avant que l’on ait des crampes au pouce, un Argentin a enfin bien voulu nous prendre et nous ramener sur la route principale où nous sommes tombés par hasard à l’arrêt de bus sur une famille française effectuant un tour du monde (leur blog ici).

Ce genre de soucis ne devrait plus nous arriver dans les prochaines semaines puisque nous louons une voiture ce mercredi pour partir en virée pendant 4 semaines en Patagonie.

 

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Avec un peu de retard, le septembre a été parrainé par Carlos et Leïla Viera de Montfort en Chalosse, et le 27 septembre par Olivier et Isabelle Boutot de Bora-Bora, le 30 septembre.

 

Avec encore plus de retard, je viens enfin de terminer les commentaires sur les photos de l’album « Bolivie »

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9 octobre 2010 6 09 /10 /octobre /2010 01:50

Quelques jours sans article, on vous a manqué nan ?

Nous ne sommes pas restés sans rien faire, mais il a fallu qu’on digère la Bolivie et qu’on trouve un second souffle.

Nous sommes donc à la frontière Bolivo-Argentine, une queue de 100 personnes attend pour faire les papiers et traverser vers l’Argentine, on s’attend donc à y passer un bon bout de temps surtout qu’au bout de 10 minutes on n’a pas avancé d’un pas, on est zen (Paul si tu sautes encore par-dessus la barrière on t’attache !), on prend notre mal en patience (Paul pour la millième fois reviens ici !), vraiment ce voyage nous rend sage (Paul si tu continues on te vend !). Finalement comme on doit faire pitié chargés comme des Boliviens, un homme nous fait passer devant tout le monde, on a un peu honte et on pense se faire conspuer par la foule en délire, mais même pas, on nous regarde et on nous laisse passer, on se sent un peu comme un diplomate à l’aéroport, les chaussures en cuir en moins. Dans un de mes moments héroïques je laisse Fabien s’occuper seul des formalités, on passe le contrôle des bagages très succinctement (on doit pas avoir des têtes de passeurs de drogue, ou alors ils en avaient marre de Paul !). Il est 14h30, le bus part à 16h, il faut aller au terminal de bus, c'est bon on a le temps, on flane, on prend un dernier jus d'orange frais dans la rue.

Dans la file pour acheter les billets quelqu'un demande l'heure "15h30".

???????

Mierda, le décallage horaire on l'avait zappé cette fois-ci !

Côté Argentin, peu de changement au niveau des paysages. Des montagnes où ocres, rouges, et verts se mélangent, des paysages lunaires, c’est moins spectaculaire que le sud Lipez mais c’est très beau.

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Notre premier hôtel à Humahuaca nous fait regoûter au luxe de la douche chaude à la demande, des sanitaires nettoyés ET désinfectés, ça fait du bien (surtout à moi) et on se sent comme des coqs en pâte.

Puis on continue notre descente vers Salta, d’où nous louons une voiture. Nous avons pris la mesure de l’immensité de l’Argentine et sans véhicule ça va être compliqué de voir les lieux intéressants. De plus, le prix des bus et

des excursions, ayant littéralement explosé depuis la parution du guide, il devient aussi rentable de louer une voiture pour nous 5, avec en plus la liberté d’aller où on veut, quand on veut. Le plus cher finalement c’est le « drop off », en Français le retour du véhicule à son point de départ, car comme nous ne souhaitons pas faire une boucle Salta/Salta mais descendre jusqu’à Cordoba, il faut en plus payer un chauffeur, l’essence, etc, etc ...

On a bien eu un petit moment de solitude, quand on s'est fait expliquer les régles de priorités, "Es el que pasa, que pasa" nous a dit le monsieur, puis les limitations de vitesses "ça dépend des autres voitures, si elles roulent à 30, il faut rouler à 30, si c'est 60, c'est 60..." tout en nous regardant bizarrement l'air de se dire "pffouu, je sais pas si ils savent conduire ceux-là".

Je passe les détails du voyage, 3 enfants dans une voiture pendant 1200 km sur 3 jours... Les « heureux » parents comprendront !!!

En quelques kilomètres nous quittons les montagnes arides et désertiques, les paysages andins, les troupeaux de lamas et la poussière, pour un paysage quasi-suisse, du vert, de l’herbe, des chalets et...des nuages. J’en rêvais, après 2 mois sous le soleil et le ciel bleu permanent, voir des nuages me procure une énorme émotion (bon j'ai pas pleuré quand-même).

Non je ne suis pas folle, je ne suis pas la seule, nos compagnons de (d’in) fortune qui sont actuellement en Asie ont eu le même sentiment. (voir ici).

De plus qui dit « soleil ardent » dit « marche sous le soleil ardent ». Je ne m’étendrai pas sur les traces très esthétiques de bronzage que nous avons sur les bras, pour parler juste des travaux  marches forcées que nous impose l’autre taré avec qui j’ai eu la faiblesse de me marier.

Fabien depuis longtemps est pris de passion pour tout ce qui monte, grimpe, crapahute et moi qui rêve de plat et de shopping en ville, je ne suis pas gâtée, gâtée. Il a du être chamois, ou Tyrolien au juste prix dans une vie antérieure. Bref tout ça pour dire qu’un peu de nuages ça donne au moins l’impression qu’il fait plus frais !

A Cafayate, si on n’est pas au paradis on s’en rapproche. On visite des vignobles (on s’est perdu sur la route des vins. Bizarre), on goûte de l’excellent vin, on y mange très bien. Des vignes à perte de vue, taillées hautes (1m60-1m70), plusieurs cépages prestigieux (Cabernet-Sauvignon-Malbec-Tannat...).

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Les vins ont la particularité de ne pas être assemblés, même si certains châteaux commencent avec succès à faire des mélanges.

Pour couronner le tout des prix défiant toute concurrence (le vin, de l’année historique pour le château, à moins de 30 euros !). Comme il pleut très peu dans cette région, les bactéries et les champignons ne se développent pas, ils n’utilisent donc aucun produit phyto sanitaire, ils font du bio sans en avoir les contraintes.

Le 2éme jour nous conduit à Catamarca, pas de chance il y a une conférence et tous les hôtels sont pleins, pas grave on trouvera bien en route de quoi manger et dormir. On raisonne encore comme si on était en France. Erreur, en Argentine on peut faire 200 km sans croiser âme qui vive, sans faire un virage, c’est le pays de la démesure. On arrive à La Rioja vers 22h30, épuisés. Tans pis pour les gnocchis du 29 (le 29 en Argentine c’est jour des gnocchis), Mathilde qui depuis qu’on est en Argentine est devenue gnocchiiste (elle suit actuellement un régime très équilibré à base de gnocchis midi et soir) en est quitte pour avoir la promesse que de retour en France nous aussi nous nous plierons à cette tradition.

Le 3éme jour doit nous conduire à Cordoba où Fabien doit retrouver une amie qu’il n’a pas vue depuis 25 ans ! Une de ses meilleures copines du collège perdue de vue et retrouvée via facebook.

5 h de route où on apprend à nos dépens que, même si tous les Argentins le font, passer la double ligne jaune est passible d’une amende (même si il n’y a pas un virage et si on voit à des kilomètres à la ronde...) et que même si elles ne fonctionnent pas il faut mettre les ceintures de sécurité...

Heureusement que Fabien n'a pas le permis de conduire Argentin, aujourd'hui il n'aurait plus de point. L'amende aurait du nous couter 900 pesos, mais pour cette fois ce ne sera que 200, en espèces. Autres pays, autres moeurs...

On retrouve Isabelle et Diego à Cordoba qui nous accueillent dans leur belle maison.

On y a passé 4 jours, choyés comme des rois, à explorer la région et découvrir des bizarreries géographiques, comme le village de "Villa General Belgrano" (prononcez vicha, en Argentine, le double ll se dit "che" et "je" à Cordoba, dur dur pour mes oreilles néophites), habités par des Allemands venus là après la 1ére et la 2éme guerre mondiale ; on y arrive en pleine « Oktoberfest » ou fête de la bière ! Sensation bizarre de se retrouver dans une ville typiquement Européenne en pleine Argentine.

 

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Nous sommes maintenant à Mendoza (on a du mal à quitter les régions du vin !). On y a trouvé l’hôtel le plus crade depuis le début du voyage, comme quoi le concept de propreté n’a rien à voir avec le niveau de développement d’un pays, pourtant je vous assure que j’ai bien revu mes critères d’exigence, par exemple je ne crois plus qu’on va tous attraper le choléra si c’est pas rutilant.

 

Après Mendoza et ses vins, direction Bariloche, ses lacs... et son chocolat (vivent les bourrelets juste avant la Polynésie...)

 

Plus de photos dans l'album "Argentine"

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14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 05:07

Quelques tranches de vie pendant nos 10 jours à Buenos Aires

 

Samedi 3 juillet :

Les réceptions avec l’ambassadeur sont toujours un succès, même sans Ferrero Rochers.

Nous sommes les invités d’honneur avec l’Ambassadeur de France en Argentine (enfin, surtout lui, parce que nous, on les a payé nos repas – les plus chers de notre voyage) d’un repas organisé par le groupe argentin des ingénieurs Arts et Métiers (dont votre serviteur fait partie) pour célébrer l’amitié franco-argentine en compagnie d’anciens de grandes écoles françaises et argentines. On espérait qu’e ce serait une soirée « cool », mais, visiblement, c’était THE soirée où il fallait être, et les toilettes de ces dames (les tenues, pas les chiottes) rivalisaient d’élégance et de raffinement ; on faisait un peu – beaucoup - « tâche » avec nos pantalons de treillis et nos godasses de marche au milieu des costumes et robes de soirée (Carole et Mathilde après des jours de revendications avaient – heureusement – acheté un jean dans l’après-midi pour être à peu près présentable à la soirée). Alors que l’Ambassadeur avait démarré les discours, j’ai eu l’honneur suprême de les clôturer, en français et en espagnol – on m’a dit que je m’étais pas mal débrouillé dans la langue de Cervantès (Merci Mme Campesan).

Même si c’était un peu long pour les enfants et un peu (TRES TRES) guindé, on a quand même passé une excellente soirée avec mon pote MZ expatrié en Argentine pour 3 mois depuis 4 ans, Barbara, journaliste au Petit Journal (celui des expatriés, pas celui de Canal +) qui couvrait l’événement et dont l’article ne parle (presque) que de nous et la démonstration d’opéra avec ténors et soprano.

 

003 - BA - démonstration d'opéra

 

Mardi 6 juillet :

Sur les conseils d’amis expats, nous décidons de visiter aujourd’hui le musée d’art moderne de Buenos Aires. Ça tombe bien, je vois sur un plan de la ville qu’il se situe à quelques 400 m de notre appart. Mathilde est ravie, aujourd’hui, elle ne marchera pas beaucoup. On arrive au musée et devant l’entrée, un tas de gravats ???!!!??! Le musée est en travaux et ses collections sont déplacées au MALBA (Muséo de Arte Latinoamericano de Buenos Aires) situé... à l’autre bout de la ville. Qu’à cela ne tienne, on voulait se balader pour découvrir la ville, on va la traverser. La première demi-heure se passe dans l’allégresse (on n’a pas encore conscience à quel point l’autre bout de la ville est loin), la seconde est une transition relativement sereine avant la dernière heure et demie, où les enfants font carrément la gueule, surtout que toutes les 10 minutes je leur dis qu’on arrive dans 5 minutes. Au bout de 2 heures et demi de belle découverte (si, si les enfants, vous nous remercierez plus tard), on arrive devant... une porte close – le MALBA est fermé le mardi ! On se rabat sur le jardin japonais juste à côté et on rentre... en taxi.

 

015 - BA - le MALBA

 

Mardi 6 juillet (toujours, mais le soir)

Comme on a bien marché aujourd’hui, on a faim. Ça tombe bien, on est invité par Dominique – un Français fraîchement émigré en Argentine et rencontré lors du repas de samedi– et sa femme Karina – argentine d’origine chinoise ayant fait une partie de ses études à Paris – pour goûter le plat national argentin : l’Asado.

Il s’agit en fait d’un barbec’s un peu particulier, dans la mesure où on grille tout un tas de morceaux de bœuf. Les pièces de bœuf sont très différentes de chez nous car elles ne sont pas coupées de la même façon. Impossible de trouver une entrecôte ou une côte de bœuf et il y a même du boudin de bœuf (la morcilla – prononcez morcicha, parce qu’en Argentine, les LL se prononcent CH et pas LI comme en Espagne, ce qui parfois est dur à comprendre ; par exemple la rue jaune, la calle amarilla, en Espagne, c’est la calié amarilia, mais en Argentine, c’est la caché amaricha). Pour autant, la viande est tendre et savoureuse. MAIS, en Argentine, la viande se consomme à point, et moi j’adore la viande à peine saignante (bleue quoi) – j’arrive à dénicher quelques morceaux un peu moins cuits et je me régale. Merci beaucoup à Dominique et Karina pour cette belle soirée. (j’en profite pour remercier également Thomas et Dona, expatriés qui nous ont gentiment invités le samedi suivant dans leur bel appartement de Recoleta)

 

021 - BA - el Asado

 

Jeudi 8 juillet

J’ai besoin de retirer des sous. Au cours d’une balade, on passe à côté d’un distributeur de billets HSBC. Je retire 1000 pesos (10 billets de 100). C’est la première fois depuis le début du tour du monde que je retire des sous dans une banque européenne – d’habitude il n’y en à pas et je fais avec les banques locales. Et bien, vous n’allez pas me croire, mais HSBC m’a refourgué un FAUX-BILLET de 100 pesos (environ 20 euros). Je m’en suis rendu compte trop tard pour pouvoir y retourner, mais je compte sur vous pour faire passer le message. C’EST SCANDALEUX QU’UNE BANQUE DU STANDING DE HSBC DISTRIBUE DES FAUX BILLETS.

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11 juillet 2010 7 11 /07 /juillet /2010 00:29

Finalement, 17 heures de bus, quand on n’est pas malade, ça passe vite. Surtout quand il y a une nuit au milieu et que les sièges bien larges – 3 sièges sur la largeur du bus – s’inclinent presque à l’horizontale, ce qui permet de bien dormir et se reposer. Surtout aussi, quand vous êtes équipés de lecteurs MP3 vous permettant d’écouter un bon Goldman bien de chez nous et éviter l’invraisemblable nanard en VO américaine sous-titrée en espagnol qu’on vous passe à la vidéo.

 

Buenos-Aires ressemble beaucoup à Paris (en moins beau quand même). I

 

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Il y a une atmosphère, des quartiers, des cafés, des restaurants, une certaine effervescence propre aux grandes villes européennes. Il y a aussi de beaux monuments, le Théâtre Colon (3e plus grand opéra du monde après celui de Sydney et la salle Roger Hanin de Soustons),

 

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l’Obélisque (fait maison et beaucoup moins beau que celui qu’on a piqué aux égyptiens !),

 

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la Casa Rosada (l’Elysée Argentin, mais repeint en rose car le président est une présidente), el Congreso (le parlement, réplique exacte du Congrès américain), l’avenue 9 de Julio (sorte de Champs-Elysées locaux pour les dimensions de l’avenue et le nombre de Mc Do), le stade mythique du club de Boca Junior (le club de Maradona) :  la Bonbonera...

Il y a aussi quelques éléments qui nous rappellent que nous sommes en Amérique du Sud. D’abord, il y a plein de taxis flambants neufs (mais un peu moins qu’à Rio quand même).

 

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A ce propos, un chauffeur de taxi à qui je n’avais rien demandé m’a raconté – en espagnol - que chauffeur de taxi était un bon boulot, parce qu’après avoir remboursé sa voiture et sa licence, il se faisait 6000 pesos par mois (environ 1200 euros), ce qui était le triple du salaire moyen en Argentine ; ce qui m’a permis d’apprendre à la fois quel était le salaire moyen en Argentine et le salaire d’un taxi.

Autre différence avec les capitales européennes : début juillet, ça caille. Ben oui, on est en plein hiver ici, et même s’il fait soleil, le vent du sud est glacial (je vous rappelle qu’ici, on vit avec la tête en bas, ce qui est un peu difficile au début, mais on s’y fait vite).

Enfin, outre le fait que la vie est beaucoup moins chère qu’en Europe (mais un poil plus chère que ce qu’on avait budgeté – inflation à 2 chiffres oblige), la différence fondamentale, c’est que cette ville vit pour le tango. Pas le tango des bals à papa au Rétro, non, le tango, le vrai, où le regard des danseurs porteños (porteño = habitant de Buenos Aires) est ardent, le pas vif et félin, les lancers de jambes précis et amples.

 

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Et pas question de plaisanter avec. Soit on sait et on fait. Soit on sait pas, et on paye pour regarder. Car le tango est avant tout une industrie. Partout des shows pour touristes hors de prix (enfin hors de prix routards, parce que sinon, cela reste très abordable par rapport aux shows de cabaret à Paris par exemple), ou des danseurs sur les marchés posant avec le chaland pour quelques pesos, ou des danseurs dans les restaurants dansant pour attirer les clients. Le tout dans un culte immodéré à Carlos Gardel, icône argentine (encore plus adulé que Maradona - c'est dire), et chanteur ayant "exporté" et donné ses lettres de noblesse au tango argentin dans les années 30.

 

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Ceci dit, le tango est très spectaculaire, et même sur les scènes des restaurants les danseurs sont très impressionnants.

 

Restant 10 jours sur place, nous avons pu prendre notre temps, commencer les cours pour les enfants (et oui, déjà la rentrée des classes), et jouer les touristes avec notre mode d’emploi spécial Paris : on prend un bus ou un taxi, on se fait déposer quelque part, et on déambule pendant des heures au hasard des rues (en suivant quand même quelques indications des guides).

On a d’abord fait San-Telmo, sorte de Montmartre « plat » plein d’antiquaires, de galeries et d’artisans d’arts,avec un superbe marché le dimanche plein d’ambiance – c’est là que nous avons loué notre appart. Nous avons aussi arpenté la place de Mayo, la célèbre Calle Florida, sorte de rue Sainte-Catherine porteña, le quartier populaire de la Boca – paranos s’abstenir - avec sa rue Caminito, dont les bâtiments colorés l’étaient à l’origine avec les surplus de peinture des chantiers navals, les quartiers Recoleta et Palermo – sorte de 16e arrondissement – avec leur musée d’art moderne et leur jardin japonais, et le quartier de Puerto Madero entre réserve écologique et ancien bassin à flots.

 

 

NB : la journée du 4 juillet était parrainée par Didier R et Xavier F de Biarritz, et la journée du 11 juillet est parrainée par Isabelle et Olivier B de Bora-Bora.

 

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