Nous venons de passer presque 9 semaines ½ en Argentine (bon c’est pas aussi chaud, je vous rappelle qu’on dort à 5 dans des chambres quadruples ;-)). On en repart des étoiles plein les yeux et la tête.
Pourtant c’était pas gagné. Si on m’avait dit il y a 2 mois qu’on y resterait aussi longtemps, j’aurais ri...Mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.
Buenos Aires nous avait laissé un goût amer, l’impression d’être à Paris, pas vraiment de différence, en moins bien... Le retour par le nord du pays après la Bolivie fut un peut décevant lui aussi, on nous avait tellement vanté la beauté des paysages du nord...
Blasés Los Fourcados ?
Non !
On s’est posé plein de questions (faut pas croire on réfléchit ici). Si tant de Français expatriés ou installés ici se plaisent tellement dans ce pays, c’est qu’on doit passer à coté de quelque chose.
Puis on s’est vite rendu compte qu’en bus, de terminal en place San Martin (The héros de l’indépendance, TOUTES les villes ont leur place San Martin ou à défaut leur avenue), on ne voyait pas grand-chose de ce pays, à moins de prendre des excursions . La décision de louer une voiture s’est très vite imposée.
Le déclic s’est fait à Mendoza.
Avec ses dizaines de cafés, la douceur de vivre est palpable, les gens prennent le temps de vivre et on se laisse vite gagner par la nonchalance et l’indolence de l’endroit.
Puis Bariloche, notre coup de cœur number one des villes d’Argentine,
certains diront que c’est hyper touristique... c’est vrai, mais nous on aime bien quand même et pourquoi cracher dans la soupe, quand c’est beau, y’a du monde et c’est bien normal qu’on ne soit pas seul, on est toujours le touriste de trop de quelqu’un.
D’ici nous commencerons notre boucle de Patagonie, en voiture et sans assistance !
La nature à l’état brut, des immensités désertes, un vent incroyable tout le long de la descente. Puis... Ushuaia.
Souvent on avait vu et entendu sur des forums «Aucun intérêt si ce n’est celui de dire on y est allé. » Pour nous aucun regret, on a adoré, avec réellement le sentiment d’être au bout du bout.
Après le vent ininterrompu pendant des jours et des jours, on plonge dans une cuvette, puis...plus rien, le calme absolu, on peut de nouveau sortir de la voiture sans crainte d’arracher la portière. Exactement comme après une tempête, l’impression d’avoir échappé au pire, la sérénité revenue.
La remontée sur Bariloche par la mythique route 40, qui même si elle est de plus en plus asphaltée ne galvaude pas sa réputation, fut aussi un grand moment de solitude, avec l’impression d’être des aventuriers.
Moment de gloire éphémère quand on en croisera en 2cv ou en combi VW hors d’age...
Ce pays nous a aussi permis de faire de belles rencontres. Les 4S, à Iguazu quand ils terminaient leur TDM et que nous démarrions le nôtre. Michel Ménini lors de sa soirée de gala. Dominique et Karine et leur asado super bon. MZ et sa bande. Thomas et Dona à Buenos Aires. Isabelle (la copine de collège de Fabien perdue de vue depuis...25 ans) et Diego, 5 jours à se rappeler le passé, à apprendre à se re connaître, des retrouvailles qui nous permettrons (j’espère) de garder le contact. Fabrice et Alejandra, un Gadz’arts (encore un !) installé à El Bolson et devenu verrier d’Art (comme quoi les études d’ingénieur mènent à tout !)
On a aussi rencontré des voyageurs au long court, Jules et Constance, un couple de Québécois adorable que nous espérons revoir un jour en France ou au Québec, qui jouent très bien au scrabble et qui sont d’ardents défenseurs de la langue Française (même si Constance a essayé d’endormir Fabien en plaçant « bun » sur le jeu...).
Les NNH aussi qui finissent leur tour du monde en famille par les Amériques. Et enfin les Ducasses que nous recroiserons bientôt et qui ont les mêmes enfants que les nôtres... et ça c’est rassurant !
Pour conclure ce bilan, nous ne saurons pas dire l’endroit que l’on a préféré ici. C’est plus un sentiment diffus de liberté, l’impression que c’est la terre de tous les possibles, que les gens sont heureux, malgré les crises, malgré l'inflation galopante, qu’ils ont une force pour rebondir exceptionnelle.
Ce pays nous a marqué et c’est la première fois que l’on se dit que, oui s’il le fallait on viendrait vivre ici. (Rangez les mouchoirs les parents, pour l’instant on rentre encore ;-))
Découvrir l’argentine en voiture a été pour nous le meilleur moyen et on ne regrette pas du tout ce choix, malgré la fatigue, malgré le ripio, malgré les 7000 km (quand même !).
Bon je vais finir là, on a des soucis en ce moment, on prépare notre séjour en Polynésie et on hésite, on sait pas si on reste 2 ou 3 nuits à Bora Bora. La vie est une jungle ;-)))