On nous avait souvent parlé de Hanoï comme d’une ville folle. On n’a pas été déçu ! Des milliers de scooters déferlant sur les avenues à vive allure, klaxonnant sans arrêt (le klaxon est au Vietnam, ce que le rouge et blanc est aux fêtes de Bayonne, si tu klaxonnes pas, c’est pas normal), très peu de feux de signalisation (qui quand ils sont là sont juste informatifs : tu crois que tu peux traverser en sécurité, mais en fait non...).
Traverser les rues devient un exercice de haute voltige, comment passer à travers cette horde en furie ? Contrairement à toute attente il suffit d’avancer doucement, en regardant de tous les côtés à la fois, et miracle on atteint l’autre trottoir sans encombre ! Une fois sur le trottoir c’est pas gagné pour autant, car ce sont plutôt de gigantesques parkings à scooters, où il faut parfois se contorsionner pour passer entre 2. On fait de l’exercice et à nous la taille de guêpe ! On a néanmoins bien aimé Hanoï et son ambiance survoltée de ville qui ne semble jamais dormir. Son vieux quartier et ses ruelles dédiées aux métiers : rue de la soie, rue des paniers en osier, rue des ustensiles de cuisine... On est aussi allé voir le fameux spectacle de marionnettes sur l’eau. Véritable institution Hanoïenne, il s’agit de marionnettes actionnées par des marionnettistes (sans blague !) cachés derrière un paravent en bambou et ayant de l’eau jusqu’à la taille. Le spectacle est accompagné de chants traditionnels et de percussions. C’était pas mal, surtout pour la performance des marionnettistes (les spectacles s’enchaînent toutes les heures, il y a plusieurs représentations par jour et ils bossent dans l’eau toute la journée !), Paul a adoré, moi par contre pour un spectacle qui fait des shows un peu partout dans le monde, j’ai trouvé ça moyen, ça vaut certains spectacles que j’ai vu jouer pour les écoles. Nous avons profité de notre passage à Hanoï pour aller visiter la baie d’Ha long (et pas Along comme je le croyais.).
On n’y était pas à la meilleure saison pour s’émerveiller des pics rocheux qui émergent de l’eau couleur émeraude, pour ça il faut venir en juillet-août. Nous en mars on a eu droit à beaucoup de brume, un peu de pluie et du froid, mais ça en vaut quand même la peine. A cette saison, la baie s’habille de mystère et la brume rajoute à la magie du lieu.
Nous étions 8 dans un bateau top luxe, repas gargantuesques, chambre très confortable, équipage aux petits soins, tout était parfait.
Au moment du repas on avait tous en tête l’accident survenu quelques semaines auparavant et notre guide nous a raconté ce qu’il s’était passé. Une erreur humaine, causée par le surmenage. Un bateau offrant des croisières très (trop ?) peu chères, 5 membres d’équipages pour 21 passagers, beaucoup de travail pour le staff...et l’oubli d’une procédure pourtant vitale.
Le tourisme de masse est une plaie, il se fait au détriment de l’écologie, des populations et aussi des touristes... La baie d’Ha long est pourtant un endroit vraiment magique, on y reviendra en été, certainement dans d’autres conditions.
Après Hanoï direction Hué. 550 km pour 14 heures de bus (non, non, ce n’est pas une coquille ! ça vous laisse imaginer les vitesses auxquelles on roule au Vietnam...). Pour ce trajet, on a pris l’option « sleeping bus » ou bus couchette.
En Anglais, « to sleep » ça veut dire dormir (ouah z ‘avez vu comment j’suis bilingue !). En fait la notion de dormir est très subjective . En fait c’est bien des couchettes, (on est complètement allongé, les jambes coincées dans un baquet comme pour les formules 1), le problème c’est la taille... Pour ceux qui ne me connaissent pas, mon gabarit s’apparente plus à celui de Mimi Matthy qu’à celui d’Adrianna Karembeu, abonnée aux blagues à 2 balles « t’as grandi sous une armoire » et autres joyeusetés. J’exagère à peine, je mesure 1m61 ½ (j’ai triché sur mon passeport et mis 1m62...). Tout ça pour dire que dans ces « couchettes » je suis trop grande ! Je n’aurais jamais cru que ça puisse m’arriver un jour ! Toute la nuit j’ai essayé de trouver une position moins inconfortable (notez que j’ai pas dit « confortable »). Autre difficulté pour trouver le sommeil, l’omniprésence du klaxon... Un pauvre pinpin qui traverse à 100 m, klaxon. Un scooter qui passe sur l’autre rue, Klaxon. J’arrive sur un carrefour, klaxon.... Le jour, ok, je veux bien accepter ! Mais la nuit, ça va bien là, maintenant, si tu reklaxonnes j’te bute !
Pour parfaire le tableau, la lumière du bus qui semble s’allumer pour rien, plusieurs fois par nuit... Paf en pleine poire ! Tiens c’est dommage j’avais enfin réussi à fermer un œil ! J’ai trouvé 2 explications à cet allumage intempestif, soit c’est un système hyper sophistiqué qui réveille le chauffeur dès qu’il pique du nez. Soit c’est pour éviter que les passagers ne perdent une jambe en restant endormi trop longtemps et en s’ankylosant... Là tout de suite je ne sais pas ce que je préfère. On a quand même fini par arriver à Hué.
Hué je ne sais pas trop quoi en dire. Ça semble très beau, c’est l’ancienne capitale de l’empire et architecturalement il y a quelques bâtiments intéressants.
Moi je n’ai pas vu grand-chose, on y est resté que 2 jours et je suis restée garder Paul, hyper fatigué (et donc HYPER pénible) qui a fait la sieste.
On quitte Hué pour Hoï an, 2OOkm en 4h30...no comment. Cette fois on fait le voyage de jour. Oh encore un bus couchette ! Ils ne voyagent donc jamais assis ici ??? Toujours aussi inconfortable, toujours aussi bruyant, sauf qu’en plus on s’arrête régulièrement prendre des passagers. On s’arrête aussi pour manger, goûter, faire pipi... c’est loooong ! Puis on arrive à Hoï an. Et je dois dire que c’est LA ville qui me réconcilie avec le Vietnam ! C’est une cité commerciale orientale du Moyen-Âge, particulièrement bien préservée.
De jolies maisons en bois, des ateliers d’artisanat, le pont couvert japonais et surtout des milliers de lampions allumés tous les soirs donnent à la ville une atmosphère de plénitude, de zénitude.
Là, maintenant, tout de suite, je suis même contente d’être en tour du monde et ça fait quelques temps que ça ne m’était pas arrivé ! (et c’est même pas parce que je viens de me faire faire des bottes en cuir (best quality qu’elle a dit la vendeuse) sur mesure pour le prix d’une paire de shoes basique chez e...ram ;-)). Bref c’est vraiment notre coup de cœur du Vietnam, à ne louper sous aucun prétexte ! On y a aussi (enfin) trouvé la gastronomie Vietnamienne telle qu’on la rêvait, les phô (prononcez feu), sorte de soupe avec des nouilles de riz, du poulet, du bœuf ou des légumes, plus ou moins goûteux, plus ou moins épicés, c’est ici que l’on a mangé les meilleurs.
(comme vous pouvez le constater, ce n'est pas hyper pratique à manger ;-))
Ce soir je viens de faire la découverte des « white rose », raviole de riz cuite à la vapeur, avec à l’intérieur une crevette et je sais pas quoi de frit sur le dessus, j’ai pas trouvé. C'est une des spécialités d'Hoï An, apparement seule une famille connaît la recette exacte (tous les restau en proposent pourtant). Un pur délice ! Si quelqu’un a la recette je suis preneuse. C’est fin, c’est goûteux, c’est léger. Humm... (par contre pas de photo, car à chaque fois j'avais fini mon plat avant d'y penser !).
Comme quoi, il ya des endroits magiques, partout ...