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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 02:48


 

A la demande générale (au nombre de 1) , je vais faire un bilan de notre passage au Cambodge.

 

1 - On pensait que ce serait un pays difficile, on avait donc prévu de n’y passer que 2 semaines.

 

2 - C’est un pays difficile, mais on aurait voulu y rester plus longtemps.

 

3 -  On est bien conscient que l’on est resté que dans les « bulles » touristiques que sont Siem Reap et Phnom Pen.

 

4 - On voudrait y retourner pour s’aventurer plus loin dans les campagnes.

 

5 - L’horreur du génocide.

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6 - Pourquoi ?

 

7 - Plein de questions qui restent à jamais sans réponses.

 

8 - On a été très touché par ce peuple et son histoire.

 

9 - On a été très admiratif de leur courage pour se reconstruire.

 

10 - C’est LE pays du sourire. 

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11 - La moyenne d’âge au Cambodge est de 22 ans (...)

 

12 - Les temples d’Angkor restent pour nous les plus beaux monuments du monde.

 

13 - Les temples dévorés par la  nature sont les plus mystérieux.

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1 4 - Notre hôtel à Siem Reap est le meilleurs de tout notre voyage, avec un excellent rapport qualité /prix.

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15 – Il y a plein d’asso qui oeuvrent à la reconstruction. On a eu à faire à « Childsafe », qui sort les enfants le la rue et leur apprend un métier en relation avec l’hôtellerie et la restauration. Il y en a plein d’autres mais on n’a pas suffisamment creusé le sujet pour les conseiller.

 

16 – Certainement le pays qui marquera le plus notre voyage.

 

  

 

 

 

 


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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 12:56

... c’est que le début d’accord, d’accord.

 

Après quelques jours à Phnom Penh, où nous avons pu (malgré tout) apprécier quelques monuments fabuleux tels que la Pagode d’argent

 

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avec son sol fait de dallettes d’argent (environ 350 m² quand même), son Bouddha de 70 kg d’or incrusté de 2030 (!) diamants, et tous ses ornements de petits Bouddhas d’or et d’argent (la pagode doit receler l’équivalent du PIB du Cambodge), nous prenons la route de Siem Reap au Nord-Ouest du pays, porte d’entrée des prestigieux temples d’Angkor.


Fatigués par notre périple en Asie du Sud-Est et par les récentes émotions, nous nous choisissons un havre de paix pour reprendre des forces. Notre choix se porte sur l’Angkor Spirit Palace, un hôtel sis dans un bâtiment de style khmer avec jardin exubérant et superbe piscine, l’idéal pour supporter les après-midi à 38°C.

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En plus, il est dans notre budget ; bref, le genre d’hôtel que nous n’espérions plus trouver dans notre voyage. Du coup, au lieu des 5 jours initialement prévus, nous y passerons 8 jours.

Nous commençons par célébrer l’anniversaire de Paul qui fête ses 7 ans ; quand on lui dit qu’il rentre dans l’âge de raison, il nous répond : « ah bon, j’aurai toujours raison !! ».

 

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Il est temps de s’attaquer au gros morceau de notre séjour, la visite des temples. L’organisation des visites est simple : comme il y a une vingtaine de temples assez éloignés les uns des autres, il faut prendre un tuk-tuk (ou une voiture ou un bus) qui vous trimballe de site en site, et vous découvrez ces richesses par vous-même ou avec un guide s’il vous reste une place pour l’emmener avec vous. Nous négocions avec le service de tuk-tuks de l’hôtel. Dans un premier temps, ceux-ci n’en démordent pas : pour 5, il faut 2 tuk-tuks (donc double tarif), sinon la police vous arrête nous disent-ils sans rire (par contre à 5 sur un scooter, ça a l’air autorisé parce qu’on en a vu plein). Nous ça nous fait sourire, et quand on leur dit qu’on va prendre un tuk-tuk « d’en ville », subitement, on a droit de prendre un seul tuk-tuk, et en plus, on a un rabais sur le prix.

Nous avons aussi le choix entre un forfait 1 jour, 3 jours ou 1 semaine. Nous hésitons entre 3 jours et 1 semaine, mais optons finalement pour 3 jours, pensant que les enfants auront largement leur compte de vieilles pierres au bout de 3 jours (et l’avenir nous montrera à quel point nous avons eu raison !).

Nous démarrons le premier jour par le "petit circuit" et demandons au chauffeur de tuk-tuk de le faire à l’envers, histoire de ne pas suivre la foule toute la matinée (faut bien que 9 mois de voyage commencent à nous donner des réflexes intelligents !).

Sans rentrer dans des détails historiques et architecturaux que je ne maîtrise pas, sachez simplement que ces temples ont été construits du 10e au 14e siècle (soit 5 siècles plus tôt que Macchu Picchu pour les plus anciens) et qu’ils reflètent la puissance du peuple Khmer en pleine apogée pendant 5 siècles. La beauté des monuments vient à la fois de l’impression de force et d’équilibre architectural qu’ils dégagent et de la richesse des détails de réalisations (bas-reliefs, ornements des linteaux, des voussures chères à M De Vesins...).

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Le petit cicuit nous permet de découvrir Prat Kravan,

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Bandeay Kdei et ses escaliers si raides,

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Ta Prohm, un des plus célèbres avec les racines des fromagers qui mangent littéralement les épaissent murailles,

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puis nous passons par Angkor Thom, cité très importante, regroupant la terrasse des éléphants, le Palais Royal, le Baphuon et son gigantesque Bouddha couché

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et le Bayon, envoûtant avec les 4 visages sur chaque tour (il y en a 54 des tours !).

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Le lendemain, nous arpentons le « grand circuit » où nous commençons par la perle des temples d’Angkor : Angkor Vat, le temple que l’on voit sur toutes les cartes postales.

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Nous repassons par le Bayon (notre préféré), puis continuons par Preah Khan, Neak Pean, et Ta Som.

Enfin, le dernier jour, nous irons au temple un peu plus lointain de Banteay Srey,

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puis Banteay Samre, pour finir par le Mebon Oriental.

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Louis et Paul envoient le bonjour à MM Salagoïty, Grenet, Afflelou et Laporte...


On (« on » n’inclut pas les enfants) ne se sera pas lassé de tous ces temples, tant ils sont tous magnifiques et surtout très différents les uns des autres. Dommage que les khmers rouges (encore eux) aient saccagé quasiment toutes les statues de Bouddha dans les temples.

 

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Le reste de notre séjour consistera simplement à se reposer, faire l’école, profiter de la piscine et trouver quelques restaurants parmi les meilleurs de notre voyage. La cuisine cambodgienne est vraiment excellente et d’une finesse exceptionnelle.

 

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Nous voilà dans les meilleures disposition pour attaquer les vacances à Bali !!

 

Oup's, j'allais oublier : au Cambodge, ils fument des cigarettes Alain Delon !

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 18:07

Je préfère vous prévenir tout de suite, si vous n’avez pas le moral, si vous êtes d’humeur chagrine, passez votre chemin, ce n’est pas cet article qui vous remontera le moral.

Je suis en colère. Contre l’humanité, ou plutôt contre l’inhumanité. Contre la folie furieuse de quelques illuminés, et contre la passivité avec laquelle les peuples se laissent faire.

J’ai visité avec Carole (on n’a pas voulu y emmener les enfants) la prison S21 (appelée aussi Tuol Sleng) à Phnom Penh, la prison « modèle » du Kampuchea Démocratique, la boucherie Khmer Rouge où des dizaines de milliers de Cambodgiens innocents ont été torturés puis exécutés. Dire qu’on en est sorti bouleversés est un doux euphémisme.

 

Petit rappel historique bref et ultra-simplifié. 1970, guerre froide, les USA sont embourbés aux côtés de leurs alliés Sud-Vietnamiens dans leur guerre contre les viet-congs et les Nord-Vietnamiens communistes d’Ho-Chi-Min. Le Cambodge, par la voix du prince Sihanouk, adopte une position de neutralité dans le conflit. Problème, les nord-vietnamiens passent clandestinement par le Cambodge pour aller canarder les américains. Ces derniers manoeuvrent pour faire évincer Sihanouk par son premier ministre pro-américain Lon Nol. Sihanouk, en exil en Chine, vert de rage et assoiffé de vengeance exhorte son peuple à se soulever contre le nouveau gouvernement en s’appuyant sur un groupuscule activiste embryonnaire : les khmers rouges, à qui il donne une légitimité inespérée. Dans le même temps, Lon Nol autorise l’armée américaine à bombarder les vietcongs cachés dans son pays ; les B52 feront des dizaines de milliers de victimes parmi les paysans cambodgiens qui à partir de ce moment-là rejoindront massivement les rangs des khmers rouges. La guerre civile peut alors commencer, pour aboutir 5 ans plus tard à la prise de pouvoir de la bande à Pol Pot, qui donnera lieu pendant près de 3 ans à une des tyrannies les plus sanguinaires de l’Histoire où près d’un million et demi de Cambodgiens (sur 7 millions) seront exécutés. (cliquez si vous voulez plus de précisions sur la guerre civile, ou le génocide)

 

Le centre de torture de Tuol Sleng se situe dans un ancien lycée (notez au passage l’ironie des tyrans de situer l’emblème de l’obscurantisme le plus sanglant dans un édifice bâti pour l’enseignement et l’éveil). Un petit panneau au début de la visite vous arrache un petit sourire, ce sera le dernier.

 

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Le premier bâtiment auquel nous accédons est celui dévolu aux tortures. Pas de photos gores, simplement le lit d’époque, avec une chaîne, dans une grande salle de classe vide. Une dizaine de salles se succèdent au rez-de-chaussée, autant à l’étage, toutes sur le même modèle. Quelques explications, mais pas trop. Pas besoin. Les gorges se nouent. Impossible de parler.

 

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On rejoint un second bâtiment, en passant devant la potence. La potence n’était pas utilisée pour pendre les prisonniers, simplement pour les torturer (bras attachés derrière le dos et soulevés jusqu’à perte de connaissance). Le second bâtiment expose les photos de centaines de prisonniers,

 

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la plupart prises à l’arrivée des prisonniers ; il y en a quelques-unes de cadavres mutilés. Et puis au détour d’une salle, impossible de retenir un sanglot. Il y a des photos d’enfants-prisonniers.

 

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Certains sont à peine plus vieux que Paul. Ils ont été interrogés, torturés, exécutés. Pour quel crime ? espionnage ? attitude anti-révolutionnaire ? On nage en pleine démence. Comment des hommes ont-ils pu donner l’ordre d’arrêter ces enfants ? Comment des hommes ont-ils pu torturer ces enfants ? C’est ça qui m’a mis en colère.

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Et puis, si on réfléchit 2 secondes à la manière dont Pol Pot et ses 5 potes sont arrivés au pouvoir (et oui, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, ils n’étaient que 6 à tenir le pays d’un poigne de silice), on se rend compte qu’il a fallu pas mal d’erreurs de jugements des dirigeants de l’époque pour en arriver là. Si Sihanouk n’avait pas donné une « respectabilité » aux Khmers rouges, si Lon Nol n’avait pas renversé Sihanouk, si les américaines n’avaient pas bombardé le Cambodge (de toute manière, la guerre, ils l’ont quand même perdue), si... (ouais, je sais, vous vous dites, si ma tante en avait...).

Ce que je veux dire, c’est que les actes politiques ont toujours des conséquences souvent inattendues et parfois terribles, que les conseilleurs (les pays étrangers, occidentaux en particulier) ne sont jamais les payeurs, et que ce sont bien les populations locales qui au final paient l’addition. C’est la réflexion que je me faisais au sortir de S21 quand j’ai vu l’intervention de certains en Libye. L’histoire nous dira si nous avons aidé à la mise en place d’un régime meilleur ou pire que celui de Kadhafi, mais ce qui est sûr, c’est que ce sont les Libyens qui en subiront les conséquences.


Mais je m’égare, je veux me recentrer sur ma colère. Car j’ai un autre motif de colère. Il a toujours un lien avec les enfants, et avec les Khmers rouges. Depuis que nous sommes au Cambodge, nous sommes confrontés à la mendicité d’hommes, de femmes et d’enfants estropiés, mal-formés, mutilé, aveugles, brûlés... Conséquence des mines anti-personnel qui ont été disséminées dans les rizières et qui font encore 2 victimes par jour, conséquences aussi des bombardements chimiques effectués par les américains pendant la guerre.

Nous sommes habitués depuis l’Amérique du Sud (depuis la France devrais-je dire) à voir des enfants faire la manche et on n’a jamais aimé ça. C’est une constante à peu près partout dans le monde (sauf peut-être au Chili, en Australie et en Nouvelle-Zélande). Mais, là, c’est dur.

J’ai longuement hésité à les photographier ou non. Témoignage ou voyeurisme. J’ai décidé de ne pas le faire d’abord, en toute franchise, parce que je n’étais pas prêt à affronter leur regard devant l’objectif, et ensuite, parce que renseignement pris auprès d’une association, cela pouvait être très traumatisant pour eux.

Si je ne vous les montre pas, je vais quand même vous les décrire, parce qu’ils font partie de la réalité du Cambodge au même titre que les temples d’Angkor, que la culture du riz ou que la gentillesse des Cambodgiens.

Nous avons d’abord croisé un jeune garçon de 12 ans, mal formé, avec des bras longs d’une vingtaine de centimètres et deux espèces de doigts au bout de l’un d’eux, puis une petite fille de 6 ans, qui marchait sur ses mains car elle n’avait pas de jambes, un homme que nous avons immédiatement surnommé Elephant Man parce qu’il avait une protubérance sur le crâne qui retombait sur un côté de sa tête à la manière d’un béret de milicien, une personne (difficile de savoir si c’est un homme ou une femme), le visage détruit, brûlé au vitriol, plus tous ceux et toutes celles à qui il manque une main, un bras, une jambe, emportés par une mine.

Si je suis en colère, ce n’est pas parce qu’ils existent, mais parce qu’ils sont obligés de faire la manche pour survivre. Certes le Cambodge est un pays pauvre, mais les temples, les palais y sont entretenus à grands frais, aidés par l’UNESCO. Voilà un organisme de l’ONU qui a les moyens de mener à bien ses missions. Tous les sites majeurs dans le monde sont soutenus par l’UNESCO qui leur permet d’être conservés et  présentés dans les meilleures conditions. Le FMI, aussi, qui injecte du liquide pour éteindre les incendies financiers qui menacent les pays autour du globe, ainsi que l’OMC.

Mais que fait l’UNICEF ? Cet organisme manque-t-il de moyens, où est-il dirigé par des incapables ? ou les deux ? Pourquoi l’UNICEF n’arrive pas à faire avec l’enfance en péril ce que l’UNESCO fait avec le patrimoine en péril ? Les enfants sont-ils condamnés à ne recevoir d’aide que d’associations dont la motivation et la compétence n’ont d’égales que la difficulté à trouver des ressources ? En tout cas, moi, ça me rend malade de voir ces gosses, en plus en si mauvais état, dans la rue ; mais comme souvent, comme beaucoup, je n’ai aucune ébauche de solution à apporter, simplement mon témoignage.

 

Promis, notre prochain article sera plus léger.

 

PS : pendant ce temps-là, en France, le FN cartonne...

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