Après 3 semaines passées à Cuzco, et une dernière visite de ruines Incas à Ollantaytambo,
nous reprenons la route direction Puno et le lac Titicaca.
Je passe sur le petit problème de bus que nous avons eu au départ de Cuzco (en fait le bus touristique que nous avions réservé n’est jamais parti et la compagnie nous a recasé dans le bus d’une autre compagnie pratiquant le principe équatorien du « 70 places vendues dans un bus de 45 places » après nous avoir sorti une histoire à dormir debout pour justifier leur annulation ; je connais des marchands d’histoire en France qui s’épanouiraient au Pérou !), et après 8 heures de voyage à travers des paysages magnifiques (les steppes de l’Altiplano, avec passage d’un col à 4 300 m), nous arrivons à Puno.
Puno, comme la plupart de villes péruviennes (à l’exception notable d’Arequipa), est une ville très laide. Aucun édifice n’est terminé, sur chaque bâtiment en briques, au mieux une seule façade est enduite ; il n’y a aucune cohérence architecturale, y compris à 2 pas de splendides bâtiments coloniaux.
Heureusement que les villes péruviennes bénéficient de quartiers coloniaux magnifiques et de vestiges incas, sinon ce ne seraient que de gigantesques favelas.
La ville de Puno n’a donc aucun intérêt par elle-même, mais elle est le point de départ d’excursions vers les îles péruviennes du lac Titicaca (prononcer Titihaha en aspirant bien les h).
Echaudés par notre organisation sans faille lors de notre dernier trek(voir l’article précédent), nous décidons de passer par une agence pour faire le tour de 3 îles en 2 jours.
Première étape : les îles artificielles en roseau des Uros.
Ce sont des îles flottantes de 3 mètres d’épaisseur (2 mètres immergés et un mètre au dessus de l’eau) réalisées par couches successives de roseaux séchés, sur lesquelles vivent des indiens Aymaras qui ont bien compris l’intérêt d’attirer les touristes voir leur mode de vie si particulier.
Car le manège est bien rodé, avec le chef de l’île nous faisant une présentation de l’île, de sa construction et de son fonctionnement en langue aymara, traduite par notre guide (avant que quelques minutes plus tard, ce même chef nous vante en espagnol, anglais et français les produits artisanaux vendus par sa famille), puis donc, une présentation de l’artisanat familial (difficile de ne pas acheter quand vous êtes sur une île de 200 m² avec rien d’autre à faire que regarder les stands de produits), et enfin une petite balade sur le lac sur le canot en roseau, pour laisser la place au bateau de touristes suivant.
Pour autant, et même si les familles manquent de sincérité avec les touristes, le spectacle de ces îles est vraiment extraordinaire, et il est normal qu’ils tirent un bénéfice de ce mode de vie unique au monde.
Après ces îles flottantes, la deuxième étape de notre tour nous conduit à l’île (une vraie cette fois) d’Amantani. Ici, ce ne sont pas des indiens Aymaras, mais des Queshuas.
Nous sommes pris en charge par une famille qui nous hébergera et nous fera à manger. Nous tombons bien chez Maritza qui s’avèrera être une excellente cuisinière. Nous montons jusqu’au temple de Pacha-Tata (4200 m) pour admirer le coucher de soleil sur le lac.
La montée est rude, mais après 3 semaines en altitude, avec un taux d’hématocrite à faire pâlir le Lance Armstrong des grands jours, c’est un jeu d’enfants. Puis après le dîner, nous avons droit à une soirée dansante en costumes traditionnels.
Après une nuit « fraîche » (ils ne connaissent ni chauffage, ni double vitrage, ni eau chaude), nous remercions chaleureusement notre hôte et filons sur l’île de Taquile (et pas Tequila comme dirait notre guide plein d’humour).
Nous aurons juste le temps d’apprendre quelques rudiments de leur culture comme leurs codes vestimentaires ou le fait qu’une femme ne sachant pas tisser ou un homme ne sachant pas tricoter, ne peuvent se marier.
Il est déjà temps de rentrer sur Puno où nous préparons nos bagages.
Nous quittons donc le Pérou après un mois dans ce pays qui nous laisse un sentiment partagé : nous avons été impressionnés par l’environnement naturel et le patrimoine historique de ce pays, mais les relations avec les Péruviens que nous avons cotoyés ont été dans la plupart des cas un peu compliquées.
C’est donc sans regrets et avec gourmandise que nous partons vers notre prochaine destination : la Bolivie.
PS : bonne rentrée des classes, on pense à vous...